PARUTION / 新书出版

Qu Qianmei, Ors et excentricités minérales. L’œuvre peint, 2009 – 2024.

Paris : Ed. Naima, 2024. 259 p. : env. 200 ill.  Bibliog.

29 €

该书的书目描述性说明,由位于巴黎的Naima奈马出版社社出版

Les textes de douze auteurs occidentaux et chinois accompagnent les œuvres de deux décennies d’un travail intense, acharné, déroutant de cette artiste singulière. Qu Qianmei (1956, Rui’an, province du Zhejiang), passe de la peinture à l’encre sur papier traditionnel à une technique complexe née du plaisir de l’observation du travail, celui de la patine, des matières et du passage des couches de laque au ponçage menant à des nuances parfois uniques. Sans oublier les ressources sombres du bois brûlé ou le broyage des coquilles d’huitres devenues un ton nacré. Des ingrédients magiques de sa polychromie en épaisseur rendues uniques par la présence de la poudre de kaolin, du cinabre du Hunan ou du bois rouge

Calligraphie et peinture au lavis à l’École Normale de Rui’an puis peinture à l’huile et tempera à l’institut central des Beaux-arts de Pékin deviennent une typologie de peinture murale unique. Un jalon : 1986, Paris, adoption d’autres règles de survie et de vie la rapprochant alors d’artistes chinois comme Wang Yancheng qui l’initie au monde abyssal de l’art abstrait. « Je me suis sentie – dit-elle en août 2022 lors d’un entretien en son atelier parisien – des affinités avec ceux qui, comme moi, ont éprouvé ce besoin d’une communion et d’une même intensité conceptuelle. Jalon autre, l’exposition Tapiès à Paris en 2012, un véritable déclencheur ». La période récente des noirs libère des monochromes, des lithographies et sérigraphies limitées à 20 exemplaires, réalisées sur les presses de Yachang à Shanghai sur des papiers japonais résistant à des matières denses autant que fluides. Souvenir des tons pratiqués chez les peintres dits excentriques chinois, à l’égal des outrenoirs de Soulages « qui s’est aventuré dans une intensité et une abstraction autres ».

Les alternances entre les noirs, les polychromies épaisses et les ors renvoient à celles de la peinture siennoise dont les fonds revêtus de feuille d’or disaient combien l’artiste traduit la perfection divine dont il est une parcelle signifiante (ChC).

十二位西方和中国作家的文字伴随着这位独特艺术家二十年来激烈、无情、令人不安的作品。瞿倩梅(1956年生于浙江省瑞安市)从传统纸上的水墨画转向一种一种复杂而又有点秘密的技术,源于观察作品的乐趣,即铜绿、材料和漆层的过渡,再到打磨,有时会产生独特的色调。更不用说烧焦的木头的黑暗资源或已成为珍珠色调的牡蛎壳的压碎。其厚度多色的神奇成分因高岭土粉、湖南朱砂或红木的存在而独一无二 .

瑞安师范学校的书法和水墨画以及北京中央美术学院的油画和蛋彩画成为壁画的独特类型。1986 年是一个重要的日子,在巴黎,瞿倩梅习惯了其他生活规则,然后她与王燕城等中国艺术家走得更近,王衍成将她带入了抽象艺术的深渊世界。2022 年 8 月,在她的巴黎工作室接受采访时,她说:“我与那些像我一样感受到需要共融和相同概念强度的人有一种亲和力。另一个重要的日期是 2012 年在巴黎举办的 Tapiès (塔皮埃) 展览。这是一个真正的启示。其创建的最新时期 .

展示限量 20 份的单色黑色、石版画和丝网印刷品,这些印刷品由上海的亚昌印刷机在耐致密和流体材料的日本纸上制作。对所谓古怪的中国画家所采用的色调的记忆,与苏拉吉的 “冒险进入不同的强度和抽象 ”的外人相提并论。黑色、厚重的多色和金色之间的交替让人想起锡耶纳绘画,其背景上覆盖着金箔,显示了艺术家在多大程度上诠释了他作为重要组成部分的神圣完美 .

De la comparaison de pièces archéologiques chinoises et péruviennes

par Alain Cardenas-Castro et Christophe Comentale

Le rapport entre art et sciences se traduit parfois avec la comparaison d’objets produits par l’Homme. Nous avons choisi huit pièces chinoises et péruviennes d’un matériel archéologique intégré dans des collections patrimoniales. Ces artefacts issus d’époques et de lieux différents permettent d’analyser la fonction de ces objets, leur fabrication, les techniques et les matériaux mis en œuvre ainsi que les motifs de leur décor : des caractéristiques qui reflètent des comportements symboliques communs.

En premier lieu, trois planches (pl.1, 2, 3) concrétisent et accompagnent l’analyse comparative. La planche 1 regroupe les huit objets selon quatre binômes mettant en vis à vis les pièces chinoises et péruviennes. Ensuite, la planche 2 comprend deux cartes de localisation des sites archéologiques d’où proviennent les pièces choisies. Les deux cartes indiquent la situation des différentes cultures auxquelles ces pièces appartiennent en Chine et au Pérou. Enfin, la planche 3 met en contact visuel les pièces archéologiques en les reliant à leurs sites d’origine.

PLANCHE 1. TABLEAU COMPARATIF.

CORPUS DES PIECES ARCHEOLOGIQUES


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TRUONG DINH HAO : UN ART ENTRE RURALITE ET SYMBOLISME

par Christophe Comentale

Truong Dinh Hao (Hanoï, 1937-2022), diplômé de l’Université des Beaux-Arts du Vietnam, Hao s’intéresse très tôt au dessin et développe une activité de peintre. Il rejoint en 1982 l’Association des Beaux-Arts.

Truong Dinh Hao entretient un lien très constant, assez naturel avec le thème et l’environnement rural. Au fil des ans, l’inspiration de l’artiste pour la campagne est toujours forte et directe. Cet environnement naturel est à portée de pinceau et reste ainsi une source d’inspiration aux multiples variantes pour son travail.

(ill. 1) Truong Dinh Hao. Le buffle (circa 1990), gouache sur papier, 48 x 66 cm (coll.Thái San)
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OBJETS ET COLLECTIONS (7). MEI LANFANG, UN NOM QUI DEVIENT UNE MARQUE

par Christophe Comentale

Adulé de son vivant, le chanteur de théâtre Mei Lanfang [梅蘭芳], a déployé une activité artistique et sociale intense dans son pays natal, la Chine. Hormis l’Amérique, il est peu connu du reste du monde. Au hasard d’une visite place d’Aligre, une place qui accueille quelques matinées par semaine des brocanteurs, une intéressante boîte contenant un savon de qualité a attiré notre curiosité. Un témoignage d’une période révolue et du prestige d’un créateur disparu.


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1) Le chanteur de théâtre Mei Lanfang (Pékin, 1894-1961) : (ill. 2) Mei Lanfang dans le rôle de Xiang Yu dans Les adieux de la concubine [霸王別姬]


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« La rencontre », peinture orientaliste et commémorative

邂逅,东方主义和纪念画

par Christophe Comentale

(ill. 1) Giulio Rosati (attr.), La rencontre (ca 1900-1902), huile sur toile, 67 x 104 cm
朱利奥·罗萨蒂(Giulio Rosati),《邂逅》(约1900-1902年)67 x 104 cm, 布面油画

Lors d’un déplacement en Bretagne, j’ai eu la surprise de découvrir une peinture à l’huile représentant des Européens et des Orientaux dialoguant sur un camp (ill. 1 et 4). L’entrevue semble solennelle, traduite dans un style qui renvoie à l’influence de la peinture orientaliste au 19e siècle. De l’avis d’artisans restaurateurs de tableaux auxquels la peinture à l’huile a été montrée, cette œuvre daterait de la toute fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle. Le délicat problème de sa signification s’est posé et se pose encore en raison du contexte historique et stylistique qui s’attache à cette œuvre à la fois témoignage sociologique et esthétique.

Le traitement du sujet renvoie assez immédiatement à ce que l’on appelle la peinture orientaliste, c’est-à-dire un type d’œuvre profondément liée au voyage. Ce voyage va nous mener à développer différents aspects humains et techniques.

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A propos du Journal de Matteo Ripa : avec ou sans image ?

par Christophe Comentale

Voilà plus de deux ans, un éditeur m’avait proposé de rédiger un article sur le parcours spirituel et humain de Matteo Ripa (ill.1). Le contenu était relatif au Journal que le missionnaire a tenu de ses déplacements, notamment en Chine. Ripa décrit sur plusieurs chapitres la réalisation d’une série d’eaux-fortes pour l’empereur de ce pays. Hélas, l’éditeur a présumé de ses forces, et, m’a annoncé ne pas pouvoir aller au bout de ce projet. Je livre cet ensemble de réflexions aux lecteurs du blog. Bonne lecture. Si l’un ou l’une d’entre vous est libraire, éditeur, diffuseur, … et veut reprendre le flambeau, cela est possible.

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OBJETS ET COLLECTIONS (5). Une nomination mandarinale (Chine, fin 19e s.)

Gravure sur bois en couleurs, 50,5 x 45 cm. Original peint au lavis sur papier, monté en rouleau après marouflage.

par Christophe Comentale

UN DES RÔLES de la gravure sur bois, en particulier de la gravure de Nouvel an chinois, est de commémorer les événements qui se produisent au fil de l’existence. Il en va ainsi lors de la nomination de fonctionnaires. Ces nominations décident de l’avenir d’individus représentant le pouvoir impérial à tous les échelons possibles du pays,

(ill. 2)
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 Quand la manufacture de Gien s’éprend des bronzes chinois

par Christophe Comentale

Les surprises entre Est et Ouest ne cessent de se manifester à des moments inattendus. C’est ce qui ajoute à leur originalité. Ainsi en va-t-il de cette céramique créée dans la manufacture de Gien durant les années 40-50. Le vase (ill.1) sorti des ateliers est instantanément reconnu comme étant une pièce d’inspiration chinoise. A partir de là, les choses se compliquent ! Comment une pièce propitiatoire de la forme hu, un vase à libations en bronze, s’est-il métamorphosé en vase ornemental dénué de tout contexte rituel ?


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1 et 2) Vase propitiatoire de type Hu 壺, Gien (ca années 40), céramique, H.21 cm, larg. max. 13 cm, ouverture 8 cm. Cachet de la maison Gien sous le socle [Vanves le 17 mars 2024]. Ce vase à la forme exotique est inspiré des bronzes propitiatoires chinois. Sous sa base, un des cachets les plus célèbres ou communs de la faïencerie de Gien.


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L’année du dragon. Du dragon à la chimère. A propos de deux pièces patrimoniales

par Christophe Comentale et Alain Cardenas-Castro

Consulter son horoscope en Occident afin de voir si son signe va être favorable se fait en rapport avec le mois de naissance, en Asie sinisée, c’est avec l’année de naissance, en liaison avec le signe de l’animal qui correspond à cette année. De plus, comme les douze animaux du zodiaque chinois se succèdent chaque année au fil d’un cycle de douze ans constituant un cycle complet, on sait, l’âge de son interlocuteur. Vent d’est, vent d’ouest. Voir les animaux qui sont créés à partir de cette conception du monde est un autre axe qui intéresse également car il induit une esthétique complexe et évolutive. Regards sur deux pièces de collections privées.

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De l’Asie nippone au Kazakstan, trois artistes éclectiques,

Akira Iumara, Toshi (Toshimi Ishii) et Sanzhar Zhubanov

Mairie du 8e arr., Paris. Compte-rendu d’exposition et nouveau florilège d’œuvres du sculpteur et peintre Sanzhar Zhubanov

De temps à autre, nos édiles savent cultiver les relations publiques, politiques au profit de la culture et de sa diversité incommensurable. Leurs liens avec des chercheurs de tous horizons ont permis, le temps de cette exposition originale de confronter trois artistes aux styles bien différents, deux créateurs japonais entre polychromie et cartoon et un troisième, kazakh, Sanzhar Zhubanov.

A l’initiative de Jeanne d’Hauterive, maire du 8e arrondissement  et de son adjoint en charge de la culture, Jean-Pierre Hesse, une importante salle de la mairie, restructurée et modulable a accueilli les artistes invités.

Paul Richer (1849-1933). Tres in una [Idéal du nu féminin dans l’art selon les maîtres de la Renaissance, les Antiques, les Modernes] (1913), marbre blanc. Entrée de la salle des expositions, mairie du VIIIe arrondissement, Hotel Cail, Paris
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