Des Vénus paléolithiques au 20e siècle, voire aux premières décennies du 21e siècle, le thème de la femme, sublimée ou mystifiée, sacralisée ou dévoyée, a beaucoup sollicité l’inspiration et l’imaginaire des artistes. Les différentes périodes historiques ont, selon des approches et des codes différents, tout autant traité de la beauté et du corps de la femme. La découverte récente d’un lot d’une dizaine de dessins de Robert Braud relance l’actualité de ces descriptions raffinées ou sensuelles, si fréquentes, des années 30 aux années 50, en France et dans tant d’états voisins ou lointains.
(ill. 1)(ill. 2)
Ci-dessus. (ill. 1) Robert Braud. Nu au palmier, couleurs en lavis, 24 x 32 cm ; (ill. 2) Robert Braud. Nu au parasol, couleurs en lavis, 24 x 32 cm
Karen Arbulú (1957, Lima) a reçu en don une habileté non seulement manuelle, mais aussi celui, plus mouvant de l’art de conter une histoire impossible : elle sait tirer parti d’une histoire et d’une culture qui se rejoignent à travers des pièces d’une orfèvrerie unique, celle de ses racines et de la culture péruvienne qui allie, au fil des siècles, tradition et rituels, nature et imposante civilisation.
Face à un tel poids du passé, il semble peu évident de se libérer de modèles devenus parfois pesants, sauf si l’on sait les sublimer. Portrait d’une orfèvre du 21e siècle
Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1) Karen Arbulù, Collar Plumas, cuivre et bronze oxydés ; (ill. 2) Alain Cardenas-Castro, fiche technique manuscrite
L’art floral est le résultat, la conclusion d’un processus individuel devenu la mise en scène présentée, à priori, au tout-venant, en fait à des catégories aussi diverses que sont le s spectateurs ou les acteurs, ceux qui vont redonner une approche autre à ces éléments d’une « nature » métamorphosée en une donnée autre, une approche qui peut vaincre le temps, lui-même limité à la durée de vie de cet art de l’éphémère.
Si l’on s’attarde sur les définitions…
Si l’on s’attarde sur les définitions du mot botanique, on peut constater une hiérarchie dans les différents domaines s’y rapportant, en commençant par la science qui a pour objet l’étude des végétaux, en fait, la botanique générale. On distingue ensuite, des sous domaines qui s’y rattachent tels que la taxonomie, la systématique, la morphologie végétale, l’histologie végétale, la physiologie végétale, la biogéographie végétale et la pathologie végétale. Il y a aussi d’autres disciplines plus spécialisées comme la dendrologie (du grec dendron signifiant « arbre » et logos signifiant « discours, science », c’est la science de reconnaissance et de classification des arbres, et plus généralement la science des végétaux ligneux) et plus spécialisée encore, la dendrochronologie (méthode de datation basée sur l’étude et la mesure des cernes de croissance annuelle de l’arbre). Ce sont aussi, pour terminer cette liste non exhaustive, les domaines de la botanique se rapportant aux connaissances précises et détaillées des végétaux. Des domaines trouvant leurs applications en pharmacologie, dans la sélection et l’amélioration des plantes cultivées, en agriculture, en horticulture, et en sylviculture. Tous ces métiers relatifs aux sciences botaniques sont exercés par des scientifiques (ill. 1 et 4) qui œuvrent à leurs recherches, animés par la passion des végétaux. Passion partagée par d’autres chercheurs et praticiens que sont les dessinateurs scientifiques (ill. 2), les fleuristes (ill. 3) et les peintres (ill. 3), prenant pour matériaux et modèles le végétal.
Ci-dessus, de haut en bas et de gauche à droite. (ill. 1) Patricia Salmón (1962) ; (ill. 2) Joseph de Jussieu (1704-1779) ; (ill. 3) Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) ; (ill. 4) Adrien de Jussieu (1797-1853).
Remis au goût du jour depuis peu d’années après une veille documentaire plus large, Zhang Hua, peintre chinois prolifique et très original dans sa trajectoire esthétique, ne cesse de faire l’objet de découvertes qui mettent en ébullition le monde du marché de l’art et des collectionneurs. Les musées outre-Manche sont également intéressés par ce génie qui dérange la classification devenue vétuste qui réussit, l’espace de quelques années, de faire un état des artistes chinois venus en France pendant le 20e siècle, de Fang Junbi (1888-1986) à Zhao Wuji [Zao Wuki] (1920-2013).
Ci-dessus, de gauche à droite. Zhang Hua, Homme nu au ballon (ca 1950), crayon de couleur et rehauts de blanc sur calque, 39 x 26 cm ; Zhang Hua, Femme au chapeau à fleurs [détail] (ca 1950), huile sur panneau (instrument à cordes)
La carrière menée avec dynamisme depuis quelque quarante ans entre création personnelle et patrimoine culturel ou social, n’a nullement empêché Alain Cardenas-Castro d’aller au fil de ses idées, de ses obsessions polychromes et graphiques. Quelques jalons dans un parcours en entrelacs.
(ill. 1) Alain Cardenas-Castro. Musée de l’Homme in situ(2013), acrylique et encre de Chine, 50 m2, Musée de l’Homme, Paris.
Traditions du Sud-andin péruvien, littérature, archéologie et art contemporain.
par Alain Cardenas-Castro
Une mission est une suite d’événements programmés sur ou à partir desquelles se greffent des éléments imprévus générés au fil des rencontres. La présentation du livre Qalachanky, A pata pelada de Clemencia Salmón, à Lima et l’invitation à présenter mon travail de peintre, muséographe et chercheur aux étudiants de l’Université Diego Quispe Tito de Cusco ont été les principales raisons de mon voyage au Pérou.
A partir de là, le cours des choses* a enclenché un enchainement de rencontres, parfois surprenantes, qui m’ont permis d’étudier plus avant l’archéologie, l’art populaire et l’art contemporain péruvien (ill. 1).
Rencontrer les artistes péruviens tels Yerko Zlatar, Ricardo Wiesse, Adriana Ciudad, Nancy La Rosa, Alberto Quintanilla, Ramiro Llona, m’a permis de constater la présence de la création contemporaine active et diversifiée au sein de l’offre culturel liménienne en ce début de printemps au Pérou. Musées, galeries, centres d’art, proposent de multiples événements pour divers publics (ill. 2). Un agenda dynamique dont on retrouve quelques bribes dans la magnifique cité de Cusco. Le spectacle vivant n’est pas en reste avec la programmation de plusieurs pièces d’Anton Tchekhov dans les théâtres de Lima et la venue de Paul McCartney qui a rassemblé des foules de générations différentes pour un unique concert dans la capitale péruvienne.
(ill. 1) (ill. 2)
Ci-dessus. *(ill. 1) Peter Fischli et David Weiss. Le cours des choses : dans l’atelier (1985-2006), Vidéo, 68 min. ; (ill. 2) Design canin de Miraflores, 2024
J’ai, cet automne 2024, effectué une mission au Pérou afin de participer à différents événements dont, d’une part, une exposition de mes dessins à Lima, et de l’autre, une rencontre avec différents artistes dans le cadre de mes recherches sur l’indigénisme, prolongement à une thèse soutenue en 2021. Parmi ces rencontres, la création de Yerko Zlatar vaut le plaisir d’une présentation en parallèle à l’exposition Tecnología Ancestral qui aura lieu le 30 novembre au Musée d’Art de Lima (MALI)*.
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Ci-dessus. (ill. 1) Yerko Zlatar modulant la disposition de ces sculptures en béton ; (ill. 2) Yerko Zlatar. La mise en place de son dispositif vidéo.
par Christophe Comentale, coordination éditoriale Alain Cardenas-Castro
Les alternances entre une approche figurative ou abstraite de l’art ne cessent d’éclairer d’un jour nouveau l’œuvre d’artistes disparus et redécouverts lors d’une réapparition de leur création sur le marché. Les œuvres sont alors livrées aux regards multiples, entre l’indifférence et un intérêt exacerbé… Ainsi en va-t-il des quelque deux mille dessins laissés par Yvonne Bilis Régnier (1926-2017) et sa compagne Dominique Dalozo, disparue en 1997. Un reflet entre les œuvres maniéristes peuplées de créatures divines ou les dessins raffinés d’Hercules Seghers (ca 1590, Harleem – 1638, Amsterdam) et de Georges Rubel (1945, Paris). Sans oublier pour autant des êtres inquiétants nés de profondeurs et abysses proches de Johann Heinrich Füssli (1741-1825) ou de postsurréalistes.
Ci-dessus, de gauche à droite. Yvonne B. Régnier, Paysage (1991), technique mixte, 22,5 x 37,5 cm, œuvre datée au coin infr gauche du verso, coll. privée ; Yvonne B. Régnier, Divinité face à l’arbre (1988), 27,5 x 38 cm, monogrammé YBR au coin inférieur droit, coll. privée.
Rijksmuseum, Amsterdam, 27 septembre 2024 – 12 janvier 2025.
75 pièces asiatiques choisies parmi des collections internationales Est-Ouest sont exposées au Rijksmuseum pour créer un paradis sur terre. Un florilège de pièces étonnantes dont la scénographie sait être entre spiritualité et paraître.
Compte-rendu de Christophe Comentale, coordination éditoriale Alain Cardenas-Castro
(ill. 1) Bouddha, musée national de Bangkok.
Jeux de mains durant le montage de l’exposition, ici déplacement d’un bouddha thaïlandais (14e s.) provenant des collections du Rijksmuseum.