LI XINJIAN, L’ART DU LAVIS SUR EVENTAIL

李新建,扇子上的艺术革

par Christophe Comentale

L’éventail. Comme dans tous les pays chauds, notamment latins et asiatiques, des pays également désireux de donner un sentiment de bien-être face au climat parfois excessif qui perturbe une vie calme et agréable, l’artiste décide bien souvent de réaliser un ou plusieurs éventails pour son usage personnel ou tout autant pour le bien-être de ses proches, amis et parents.

Une récente création du peintre Li Xinjian est l’occasion d’évoquer succinctement l’importance de l’éventail dans la civilisation chinoise durant la période impériale ou dans la société contemporaine.

扇子。就像在所有热带国家,尤其是拉丁和亚洲国家,这些国家同样渴望在有时过于严酷的气候中提供一种舒适感,以应对打扰宁静愉悦生活的环境,艺术家往往决定为自己或其亲近的朋友和家人制作一把或多把扇子。最近,画家李新建的一件创作提供了一个机会,让我们简要谈谈扇子在中国帝国时期或当代社会中的重要性。


Li Xinjian, Nuages (2025), lavis sur papier chinois, 27 brins, hauteur, 32 cm, daté et signé, Paris – 2025


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 OBJETS ET COLLECTIONS (10). SEL, SALIERE

A propos d’une coupelle en émail à trois pieds

par Alain Cardenas-Castro, coordination éditoriale Christophe Comentale

Les objets du quotidien, lorsqu’ils sont sublimés, c’est-à-dire lorsqu’ils passent d’une forme simple, utilitaire pour se parer d’éléments où une symbolique, une esthétique sous-jacente en compliquent le regard, ces objets utilitaires s’entourent alors d’un mystère induit par la couche d’oubli qui s’empare des formes et des matières. Il semble en être de même de cette salière en émail née des jardins mythiques d’Arcadie…


(ill. 1 à 5) Coupelle, fin 18e s., peinture sur émail, 2,5 cm x 7 cm


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ROBERT BRAUD, LE THEME DU NU FEMININ, DES ANNEES 30 AUX ANNEES 50

par Christophe Comentale

Des Vénus paléolithiques au 20e siècle, voire aux premières décennies du 21e siècle, le thème de la femme, sublimée ou mystifiée, sacralisée ou dévoyée, a beaucoup sollicité l’inspiration et l’imaginaire des artistes. Les différentes périodes historiques ont, selon des approches et des codes différents, tout autant traité de la beauté et du corps de la femme. La découverte récente d’un lot d’une dizaine de dessins de Robert Braud relance l’actualité de ces descriptions raffinées ou sensuelles, si fréquentes, des années 30 aux années 50, en France et dans tant d’états voisins ou lointains.


Ci-dessus. (ill. 1) Robert Braud. Nu au palmier, couleurs en lavis, 24 x 32 cm ; (ill. 2) Robert Braud. Nu au parasol, couleurs en lavis, 24 x 32 cm


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KAREN ARBULÚ : DE LA SOBRIETE SACREE DES PARURES D’AVANT-GARDE

par Alain-Cardenas Castro et Christophe Comentale

Karen Arbulú (1957, Lima) a reçu en don une habileté non seulement manuelle, mais aussi celui, plus mouvant de l’art de conter une histoire impossible : elle sait tirer parti d’une histoire et d’une culture qui se rejoignent à travers des pièces d’une orfèvrerie unique, celle de ses racines et de la culture péruvienne qui allie, au fil des siècles, tradition et rituels, nature et imposante civilisation.

Face à un tel poids du passé, il semble peu évident de se libérer de modèles devenus parfois pesants, sauf si l’on sait les sublimer. Portrait d’une orfèvre du 21e siècle


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1) Karen Arbulù, Collar Plumas, cuivre et bronze oxydés ; (ill. 2) Alain Cardenas-Castro, fiche technique manuscrite


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Maria Wiesse, Propos rétrospectifs. Centre culturel Inca Garcilaso, Lima, du 9 avril au 10 juin 2025

par Alain Cardenas-Castro

Afin de mettre à l’honneur les femmes de lettres péruviennes qui se sont illustrées au XXe s., il convient de souligner l’heureuse initiative du Centre culturel Inca Garcilaso[1], qui, à Lima, rend hommage à Maria Wiesse (1894-1964). Cette écrivaine a laissé un œuvre considérable. Parmi ses écrits principaux, on peut citer entre autres : « La hermana mayor y El modistón » (1918), « Motivos líricos : Maderas de José Sabogal » (1924), « Canciones » (1934), « Quipus : Relatos peruanos para niños » (1936), « Aves nocturnas (cuentos) » (1941), « Viaje al país de la música » (1943), « El niño, ese desconocido » (1949), « El pez de oro y otras historietas absurdas » (1958).

(ill. 1) Affiche de l’exposition María Wiesse, Figura inagotable, Centre culturel Inca Garcilaso, Lima, Pérou.
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D’UN THEME SURPRENANT DANS L’ŒUVRE DE ZHANG HUA, LA CARPE DE CHINE

par Christophe Comentale

La découverte récente sur le marché de l’art d’une série de cinq œuvres de Zhang Hua sur le thème du poisson chez un artiste connu pour ses représentations de personnages d’une part et de l’autre pour une impressionnante production d’œuvres polychromes abstraites nées de l’observation des mutations urbaines durant le séjour new-yorkais amène à réfléchir sur la place de ce dragon d’eau dans la culture et dans l’œuvre d’un peintre non conformiste.  

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JEAN COCTEAU ET SES AMIS ARTISTES ETRANGERS, DE DOMINIQUE DALOZO A ZHANG HUA. Quelques remarques

让·科克 托 (1882-1973)和他的朋友作为外国艺术家,从多米尼克·达洛佐到张华

Jean Cocteau and his friends as foreign artists, from Dominique Dalozo to Zhang Hua. A few remarks

par Christophe Comentale

Parmi ses multiples relations dans le milieu culturel, outre les présences de Tsugaru Fujita et Kees Van Dongen, au moins trois autres amis étrangers ont fréquenté Jean Cocteau entre Paris et Menton.

 ZHANG Hua, Hommage Jean Cocteau (1963), détail d’une huile sur toile, 50 x 65 cm , 1963 (collection privée)
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DOMINIQUE OROZCO, GINKGO ET BRODERIE AU CROCHET DE LUNEVILLE

par Brigitte Guilbaud et Christophe Comentale

La broderie est — lit-on dans les encyclopédies, dictionnaires, manuels et livres pratiques décrivant les techniques sous-jacentes à ce savoir-faire — un art de décoration des tissus : motifs plats ou en relief faits de fils simples, matériaux tels que paillettes, perles, voire pierres précieuses, les enrichissent. Différents points exécutés avec des fils de lin, coton, soie ou laine donnent vie aux broderies que l’on retrouve par exemple sur des vêtements, des accessoires, des mouchoirs, du linge de maison, des ensembles liturgiques (nappe d’autel, voile de calice, pavillon de ciboire etc.) ou des éléments de décoration intérieure. Si Dominique Orozco déploie son talent de brodeuse d’art depuis plusieurs décennies, ce sont les feuilles de gingko [銀杏] qui l’ont inspirée dès la première vision du tapis doré qu’elles forment, chaque automne. Amoureuse de cet « abricot argenté », « fossile vivant », première espèce d’arbre à repousser après la bombe atomique d’Hiroshima, elle observe le moindre détail de ses feuilles, leur matière, leurs formes variées. Par la vertu d’un regard que le métier a affûté, elle consacre de très longues heures à la création d’œuvres uniques.


(ill. 1) Dominique Orozco, jardin du Luxembourg, Paris, nov. 2024


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