Fauve ou CoBrA ? Le peintre indigéniste Manuel Zapata Orihuela. Portraits d’hier et de demain (9)

par Alain Cardenas-Castro

Manuel Zapata Orihuela (Lima, 1921 – Gentilly, 2023), est un peintre péruvien (ill. 1 à 4) des représentants de l’indigénisme[1], mouvement intellectuel et politique prédominant en Amérique latine durant la première moitié du XXe siècle. Adepte d’une polychromie forte qui puise à la richesse d’une tradition populaire et de mouvements d’avant-gardes entre fauvisme et CoBrA, il a su exprimer une problématique entre le Pérou, ses racines, et la France, son pays de cœur.


Ci-dessus. (ill. 1 à 4) Manuel Zapata Orihuela dans son atelier (coll. M. T. Zapata)


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JUAN DIEGO VERGARA. TUBES DES ANNEES 80

A propos…  Dossier pour tout savoir.

par Christophe Comentale, coordination éditoriale Alain Cardenas-Castro

Espace d’exposition Couronnes. Galerie des AAB, 1 rue Francis Picabia, Paris 20e, du mardi 3 sept.au lundi 15 sept. 2025. Vernissage le 4 sept. dès 18h30. [L’anniversaire de l’artiste tombe le 7 septembre] ; l’espace est ouvert du jeudi au dimanche, de 14h à 19h.

Œuvre sélectionnée pour les flyers et l’affiche : Juan Diego Vergara, Enola gay, 2024, huile sur toile, 128 x 126 cm.

Juan Diego Vergara, Enola gay (2024), huile sur toile, 128 x 126 cm
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KAREN ARBULÚ : DE LA SOBRIETE SACREE DES PARURES D’AVANT-GARDE

par Alain-Cardenas Castro et Christophe Comentale

Karen Arbulú (1957, Lima) a reçu en don une habileté non seulement manuelle, mais aussi celui, plus mouvant de l’art de conter une histoire impossible : elle sait tirer parti d’une histoire et d’une culture qui se rejoignent à travers des pièces d’une orfèvrerie unique, celle de ses racines et de la culture péruvienne qui allie, au fil des siècles, tradition et rituels, nature et imposante civilisation.

Face à un tel poids du passé, il semble peu évident de se libérer de modèles devenus parfois pesants, sauf si l’on sait les sublimer. Portrait d’une orfèvre du 21e siècle


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1) Karen Arbulù, Collar Plumas, cuivre et bronze oxydés ; (ill. 2) Alain Cardenas-Castro, fiche technique manuscrite


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Maria Wiesse, Propos rétrospectifs. Centre culturel Inca Garcilaso, Lima, du 9 avril au 10 juin 2025

par Alain Cardenas-Castro

Afin de mettre à l’honneur les femmes de lettres péruviennes qui se sont illustrées au XXe s., il convient de souligner l’heureuse initiative du Centre culturel Inca Garcilaso[1], qui, à Lima, rend hommage à Maria Wiesse (1894-1964). Cette écrivaine a laissé un œuvre considérable. Parmi ses écrits principaux, on peut citer entre autres : « La hermana mayor y El modistón » (1918), « Motivos líricos : Maderas de José Sabogal » (1924), « Canciones » (1934), « Quipus : Relatos peruanos para niños » (1936), « Aves nocturnas (cuentos) » (1941), « Viaje al país de la música » (1943), « El niño, ese desconocido » (1949), « El pez de oro y otras historietas absurdas » (1958).

(ill. 1) Affiche de l’exposition María Wiesse, Figura inagotable, Centre culturel Inca Garcilaso, Lima, Pérou.
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Despertar : le nouveau discours de l’art contemporain péruvien chez Artivistas « galerie d’art engagé d’Amérique latine »

par Alain Cardenas-Castro et Christophe Comentale.

Exposition du 10/04 au 11/05. Galerie Artivistas, 35 rue blanche, 75009 Paris, France — Mar – Sam : 10 h – 19 h. Dimanche : 11 h – 18 h, contact@artivistas.fr

Au bas de la rue Blanche, au coin de la rue Moncey, l’ancienne pharmacie aux meubles anciens qui autrefois imposait sa présence rassurante et bienfaisante a fait place à un lieu autre, la galerie Artivistas — néologisme à partir des mots art en français et activistas [activistes, militants] en espagnol –, une galerie d’art fondée par Paula Forteza en 2023, et se voulant résolument engagée, issue d’Amérique Latine (ill. 1). Comme nous rappelle la fondatrice, « les artistes et les illustrateurs latino-américains avec lesquels la galerie collabore se présentent comme des défenseurs des causes qui leur paraissent vitales aujourd’hui, des causes que la galerie accompagne : l’écologie, le féminisme, la démocratie, les droits sociaux et la lutte contre toutes les formes de discrimination ».

Il est vrai que depuis sept décennies la France et parfois l’Amérique latine, entre autres places de ce monde globalisé, se sont engagées sur des chemins menant vers une issue libératrice d’expression délivrant un message uniforme et vertueux. En France, le domaine culturel à suivi cette orientation en s’ingéniant à codifier et à réglementer les voies à suivre pour accompagner le monde de l’art contemporain. Ainsi nombre de créateurs s’engagent pour épouser les causes que l’on ne peut qualifier autrement que de respectables.


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1 et 2) La galerie Artivistas vue de l’extérieur et une vue de l’intérieur sur l’accrochage de l’exposition.


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PINTA LIMA, 2025. 12e édition de la foire péruvienne d’art contemporain latino-américain

compte rendu par Alain Cardenas-Castro

Pinta Lima, Casa Prado, Av 28 de Julio 878, Miraflores, Lima, Perú, du 24 au 27 avril 2025.

Pinta Lima est l’unique foire d’art contemporain au Pérou. Elle présente sa 12e édition avec un solide programme célébrant la diversité de la scène artistique et culturelle latino-américaine. La foire prend place à la Casa Prado dans le quartier de Miraflores. Pinta Lima est un événement incontournable où un réseau d’artistes, de galeries, de conservateurs et de collectionneurs de la région se connectent avec le monde international de l’art.

En 2025, après 12 ans d’existence, Pinta PArC – Perú Arte Contemporáneo – se transforme en Pinta Lima, s’imposant comme la plus grande foire d’art contemporain du Pérou. Avec ce changement, Pinta fait de Lima un épicentre incontournable de l’art contemporain latino-américain.

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De la botanique à l’art du bouquet. Portrait de Patricia Salmón, créatrice florale

par Marie-Paule Peronnet (*)

L’art floral est le résultat, la conclusion d’un processus individuel devenu la mise en scène présentée, à priori, au tout-venant, en fait à des catégories aussi diverses que sont le s spectateurs ou les acteurs, ceux qui vont redonner une approche autre à ces éléments d’une « nature » métamorphosée en une donnée autre, une approche qui peut vaincre le temps, lui-même limité à la durée de vie de cet art de l’éphémère.

Si l’on s’attarde sur les définitions…

Si l’on s’attarde sur les définitions du mot botanique, on peut constater une hiérarchie dans les différents domaines s’y rapportant, en commençant par la science qui a pour objet l’étude des végétaux, en fait, la botanique générale. On distingue ensuite, des sous domaines qui s’y rattachent tels que la taxonomie, la systématique, la morphologie végétale, l’histologie végétale, la physiologie végétale, la biogéographie végétale et la pathologie végétale. Il y a aussi d’autres disciplines plus spécialisées comme la dendrologie (du grec dendron signifiant « arbre » et logos signifiant « discours, science », c’est la science de reconnaissance et de classification des arbres, et plus généralement la science des végétaux ligneux) et plus spécialisée encore, la dendrochronologie (méthode de datation basée sur l’étude et la mesure des cernes de croissance annuelle de l’arbre). Ce sont aussi, pour terminer cette liste non exhaustive, les domaines de la botanique se rapportant aux connaissances précises et détaillées des végétaux. Des domaines trouvant leurs applications en pharmacologie, dans la sélection et l’amélioration des plantes cultivées, en agriculture, en horticulture, et en sylviculture. Tous ces métiers relatifs aux sciences botaniques sont exercés par des scientifiques (ill. 1 et 4) qui œuvrent à leurs recherches, animés par la passion des végétaux. Passion partagée par d’autres chercheurs et praticiens que sont les dessinateurs scientifiques (ill. 2), les fleuristes (ill. 3) et les peintres (ill. 3), prenant pour matériaux et modèles le végétal.

Ci-dessus, de haut en bas et de gauche à droite. (ill. 1) Patricia Salmón (1962) ; (ill. 2) Joseph de Jussieu (1704-1779) ; (ill. 3) Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) ; (ill. 4) Adrien de Jussieu (1797-1853).

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MONUMENTALITES ET ASSEMBLAGES DANS L’ŒUVRE D’ALAIN CARDENAS-CASTRO

par SUN Chengan (*)

La carrière menée avec dynamisme depuis quelque quarante ans entre création personnelle et patrimoine culturel ou social, n’a nullement empêché Alain Cardenas-Castro d’aller au fil de ses idées, de ses obsessions polychromes et graphiques. Quelques jalons dans un parcours en entrelacs.

(ill. 1) Alain Cardenas-Castro. Musée de l’Homme in situ (2013), acrylique et encre de Chine, 50 m2, Musée de l’Homme, Paris.
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