par Christophe Comentale, coordination éditoriale Alain Cardenas-Castro
Homme de culture et de talent, Vladimir Hofmann appartient à cette génération d’artistes qui voyagent entre plusieurs mondes, celui de Paris où il a son atelier et Saint Pétersbourg où il a encore ses racines. Comme son frère jumeau, Andreï, il aime sculpter l’espace… C’est de Vladimir qu’il sera question ci-après.
Vladimir Hofmann dans son atelier parisien, sept. 2025. Au mur, une œuvre d’Edouard Zelenine (Stalinsk, 1938 – Paris, 2002)
Issue de la peinture narrative, instrument de diffusion de la littérature en langue vulgaire : roman, chantefables, théâtre comme de pans entiers de la légende dorée du régime, la B. D. a fleuri en Chine depuis un siècle. Mais il ne semble pas qu’elle ait éveillé de vocation chez des artistes qui pourraient porter la tradition érotique gaie et lesbienne ou la modernité tongzhi.[1] Le Continent comme Taiwan abritent des imitateurs des mangas gais japonais, mais bien rares sont les talents réellement créatifs.[2] Genre populaire trop surveillé par le pouvoir chinois ? Sans doute.
Il observe aussi et donne au réel objectif les raffinements de sa réflexion sublimée.
Il appartient à ce type de créateur dont l’approche humaniste observe, décrit, intériorise des propos intimes, personnels, des réactions face à la vie qui passe. A sa vie, une vie qui s’ouvre sur les chemins infinis et possibles face à un univers qui est le sien et dont il sait déjà absorber des tranches de vie. Des épisodes de vie comme La naissance inattendue (2025), La salle de nos rêves (2025), L’avènement de l’ultra monde (2025),… renvoient à l’approche de Francis Bacon ou de Sébastien Pignon dont les œuvres savent synthétiser des moments forts ou faibles mais devenus des jalons indicibles de vie.
La rédaction
(Tous les extraits de poèmes sont issus de mon recueil L’Extase et le Vide, 2024)
1. Cahier de dessins n°1 – Le Minotaure (2023), techniques mixtes sur papier, 29.7 x 42 cm
Jean Cocteau, Etude (ca 1943), plume, lavis et graphite, 11 × 14, 5 cm. Au coin inférieur gauche de l’œuvre est présente l’étoile-signature que Cocteau porte sur tous ses dessins, le plus souvent avec soit l’initiale du prénom, soit le prénom écrit en entier ou bien le nom et le prénom. La légende, « Jean Marais dans l’éternel retour » est portée au crayon. Coll. particulière SCA
Provenance
don de Cocteau à Youri Annenkov.
L’œuvre est reproduite dans la monographie d’Annenkov, En habillant les étoiles, p.184.
Disparu en 2018, ce créateur prolixe a fixé ses œuvres, le trait, les mots, sur des supports presque éphémères tels que des enveloppes, des chutes de bois, … Sa dernière ville d’accueil, Avignon, a d’ores et déjà décidé d’accepter la donation proposée par sa famille. Quelque cinq cents œuvres… Amoureux des polychromies qui donnent à ses compositions le raffinement des grotesques renaissants (ill 1), il sait tout autant jouer des contrastes avec la découverte récente d’une série de portraits en noir (ill. 2 à 7 ) nés des contrastes entre ombre et lumière.
(ill. 1) Yvon Taillandier, Hélico (ca 1970), acrylique sur papier, 75 x 45 cm (coll. privée)
par Christophe Comentale, coordination éditoriale Alain Cardenas-Castro
Espace d’exposition Couronnes. Galerie des AAB, 1 rue Francis Picabia, Paris 20e, du mardi 3 sept.au lundi 15 sept. 2025. Vernissage le 4 sept. dès 18h30. [L’anniversaire de l’artiste tombe le 7 septembre] ; l’espace est ouvert du jeudi au dimanche, de 14h à 19h.
Œuvre sélectionnée pour les flyers et l’affiche : Juan Diego Vergara,Enola gay, 2024, huile sur toile, 128 x 126 cm.
Juan Diego Vergara,Enola gay (2024), huile sur toile, 128 x 126 cm
Masques. Nuit blanche. Habitat-souvenir. Performance dans les rues de Tonnerre, … Ce plasticien – né au Sri-Lanka voilà 48 ans – enchaîne ses créations in situ, en parallèle aux expositions montrant tout autant sa pratique de peintre, de dessinateur, de graveur. Compte-rendu d’une exposition estivale.
Tonnerre. Espace Marland, du 30 juillet au 16 août 2025. Peintures et sculptures de VP. Vasuhan
L’éventail. Comme dans tous les pays chauds, notamment latins et asiatiques, des pays également désireux de donner un sentiment de bien-être face au climat parfois excessif qui perturbe une vie calme et agréable, l’artiste décide bien souvent de réaliser un ou plusieurs éventails pour son usage personnel ou tout autant pour le bien-être de ses proches, amis et parents.
Une récente création du peintre Li Xinjian est l’occasion d’évoquer succinctement l’importance de l’éventail dans la civilisation chinoise durant la période impériale ou dans la société contemporaine.
par Alain Cardenas-Castro et Christophe Comentale.
Exposition du 10/04 au 11/05. Galerie Artivistas, 35 rue blanche, 75009 Paris, France — Mar – Sam : 10 h – 19 h. Dimanche : 11 h – 18 h, contact@artivistas.fr
Au bas de la rue Blanche, au coin de la rue Moncey, l’ancienne pharmacie aux meubles anciens qui autrefois imposait sa présence rassurante et bienfaisante a fait place à un lieu autre, la galerie Artivistas — néologisme à partir des mots art en français et activistas [activistes, militants] en espagnol –, une galerie d’art fondée par Paula Forteza en 2023, et se voulant résolument engagée, issue d’Amérique Latine (ill. 1). Comme nous rappelle la fondatrice, « les artistes et les illustrateurs latino-américains avec lesquels la galerie collabore se présentent comme des défenseurs des causes qui leur paraissent vitales aujourd’hui, des causes que la galerie accompagne : l’écologie, le féminisme, la démocratie, les droits sociaux et la lutte contre toutes les formes de discrimination ».
Il est vrai que depuis sept décennies la France et parfois l’Amérique latine, entre autres places de ce monde globalisé, se sont engagées sur des chemins menant vers une issue libératrice d’expression délivrant un message uniforme et vertueux. En France, le domaine culturel à suivi cette orientation en s’ingéniant à codifier et à réglementer les voies à suivre pour accompagner le monde de l’art contemporain. Ainsi nombre de créateurs s’engagent pour épouser les causes que l’on ne peut qualifier autrement que de respectables.
Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1 et 2) La galerie Artivistas vue de l’extérieur et une vue de l’intérieur sur l’accrochage de l’exposition.