Bronzes asiatiques / ASIAN BRONZES

另一种全新的藏品视角:来自欧洲和亚洲主要收藏的 75 件青铜雕塑在荷兰国立博物馆展出。

Rijksmuseum, Amsterdam, 27 septembre 2024 – 12 janvier 2025.

75 pièces asiatiques choisies parmi des collections internationales Est-Ouest sont exposées au Rijksmuseum pour créer un  paradis sur terre. Un florilège de pièces étonnantes dont la scénographie sait être entre spiritualité et paraître.

Compte-rendu de Christophe Comentale, coordination éditoriale Alain Cardenas-Castro

(ill. 1) Bouddha, musée national de Bangkok.


Jeux de mains durant le montage de l’exposition, ici déplacement d’un bouddha thaïlandais (14e s.) provenant des collections du Rijksmuseum.


DES COLLECTIONS : QUAND LE PROPITIATOIRE DEVIENT ART DECORATIF

Comme le rappelle de façon claire et calme un paragraphe du joli catalogue édité pour accompagner l’exposition, « décrire l’art du bronze comme étant simplement « beau » ne lui rend pas pleinement justice. Le bronze est bien plus qu’une expérience visuelle. À quoi ressemble le bronze, par exemple ? Venez vous immerger dans la magie de ces objets métalliques chatoyants, près de 75 souvenirs tangibles des cultures qui les ont produits ».

正如为配合展览而出版的美丽目录中的一段清晰而平静地提醒我们的那样,“简单地用’美丽’来描述青铜艺术并不能完全公正。Bronze 不仅仅是一种视觉体验。例如,青铜是什么样子的?快来让自己沉浸在这些闪闪发光的金属物品的魔力中,这是对产生它们的文化的近 75 个有形记忆。

Taco Dibbits, le directeur général du Rijksmuseum le jour de l’inauguration.

Quant au contenu véhiculé par ces 75 pièces, assez différentes les unes des autres, tant en termes de symbolique que d’iconographie stricto sensu, « cette exposition est une célébration unique des 4000 ans de bronze asiatique, avec des chefs-d’œuvre de l’Inde, de la Chine, de l’Indonésie, du Japon, de la Thaïlande, du Vietnam, du Pakistan, du Népal et de la Corée. Allant des objets [qui rappellent les prémices de cette technique (NdR)] aux œuvres d’art contemporaines, des objets du quotidien aux représentations de dieux, chacun d’entre eux est une démonstration d’un savoir-faire étonnant et d’une imagination éblouissante ». C’est dit, nous sommes dans un contexte où l’image prime sur l’archéologie. De fait, tant mieux ! Il est vrai que les analyses de matière sont toujours un avantage non négligeable qui permet une approche plus large, plus matérielle du réel.

PRÊTS D’ŒUVRES

Bon nombre d’objets sélectionnés pour cette exposition ont été prêtés par différents musées, occidentaux et asiatiques. Ainsi en va-t-il de cette œuvre du Musée national de Bangkok, un bouddha protégé par les Naga, hors du pays pour la première fois depuis sa fonte au XIIe ou XIIIe siècle (ill. 1). D’autres œuvres prêtées proviennent d’Indonésie. Comme le rappelle avec satisfaction Taco Dibbits, le directeur général du Rijksmuseum « Jamais auparavant le Rijksmuseum n’avait collaboré avec les pays asiatiques à une telle échelle. Nous sommes reconnaissants de pouvoir montrer pour la première fois de nombreux chefs-d’œuvre uniques en Europe. L’habileté et la créativité des anciens artisans inspirent une profonde admiration pour leur talent artistique inégalé ». Des œuvres proviennent également du Musée d’art contemporain de Bangkok, d’autres prêts venant de l’Inde (Musée national, New Delhi ; Musée du Bihar, Patna), de l’Indonésie (Musée Sonobudoyo, Yogyakarta) et du Pakistan (Musée national, Karachi) sont aussi présents.


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 2) Eléphant (dyn Zhou), musée Guimet Paris ; (ill. 3) Brûle-parfum (dyn. Han), Victoria & Albert museum, Londres.


L’ensemble ainsi constitué a, certes en commun, une provenance géographique circumvoisine, il n’empêche que le rayonnement du Bouddhisme est observé au fil de lieux et d’une chronologie large qui doit alors prendre en compte des aléas complexes de l’histoire politique et culturelle des pays pris en compte.

UN AXE PLUS CENTRE SUR LA DIVERSITE DES ARTS

La présence de la Chine, un des principaux pays concernés par la production de pièces fondamentales, est liée à des prêts de pièces provenant d’institutions comme les musées Guimet et Cernuschi qui ont prêté respectivement, pour l’un, un éléphant de la dynastie Zhou (ill. 2), un bouddha japonais du 17e s. et une Maternité (1947) due à Hua Tianyou (1901-1986). Quant au musée des arts asiatiques de Nice, on doit le prêt d’une figure anthropomorphe provenant du Gange. Le Rijksmuseum a choisi plusieurs pièces parmi ses fonds asiatiques, notamment un tripode Zhou, un tripode de type Jue utilisé pour recevoir l’alcool durant les rites, un bronze doré tibétain du 15e s.. Des collections du musée de Cologne ont été sortis une hache cérémonielle de type yue (13e s. av. n.e.), un cheval et son palefrenier Han.

(ill. 4) Hache Yue (dyn. Zhou), musée des arts d’Asie orientale, Cologne.

Etonnante, l’exposition l’est donc à plus d’un titre avec ce déplacement du bronze source de productions si diverses, du 15e siècle avant notre ère, période qui voit la maîtrise d’une technique et l’épanouissement progressif d’une diversité en constant renouveau. L’équipe des trois commissaires en charge de ces régions asiatiques a unanimement déploré l’impact du covid sur la sélection de pièces en Chine et à Taiwan. Il n’en reste pas moins que les choix effectués forment un ensemble large sur l’exotisme drainé par ces images vectrices de bonheurs si différents, surtout lorsqu’on entre dans un 20e siècle si immédiatement contrasté.

Catalogue de l’exposition :

Asian bronze, 4000 years of beauty, Sara Creange, Anna Slaczka, William Southworth, Wang Ching-ling. Amsterdam ; Rijksmuseum, 2024. 228 p. Bibliographie, pp. 219-223.

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