TRUONG DINH HAO : UN ART ENTRE RURALITE ET SYMBOLISME

par Christophe Comentale

Truong Dinh Hao (Hanoï, 1937-2022), diplômé de l’Université des Beaux-Arts du Vietnam, Hao s’intéresse très tôt au dessin et développe une activité de peintre. Il rejoint en 1982 l’Association des Beaux-Arts.

Truong Dinh Hao entretient un lien très constant, assez naturel avec le thème et l’environnement rural. Au fil des ans, l’inspiration de l’artiste pour la campagne est toujours forte et directe. Cet environnement naturel est à portée de pinceau et reste ainsi une source d’inspiration aux multiples variantes pour son travail.

(ill. 1) Truong Dinh Hao. Le buffle (circa 1990), gouache sur papier, 48 x 66 cm (coll.Thái San)

Les scènes développées au fil de ses peintures renvoient une sensation d’immédiateté sur ce pays dont les mutations sociales rapides se répercutent aux villages changeants afin de leur inculquer de nouveaux sommets et idéaux de vie et une vitalité autre, en particulier des peintures comme : Bonheur, Famille de poulets, Sourire, Ami du fermier

Contrairement à l’engouement qui secoue l’art vietnamien depuis à peine deux décennies, un art qui privilégie des scènes où la somptuosité est bien souvent de mise, des scènes de fleurs et d’oiseaux, de beautés en intérieur, l’art de Hao privilégie le support de rebut qu’est le papier journal imprimé. Ce support de qualité médiocre constitue un excellent fond sur lequel la couleur impose sa densité et aussi une intensité particulière.

(ill. 2) Truong Dinh Hao. Les acrobates (1990), gouache sur papier journal, 40 x 57 cm (coll.Thái San)

Avec une palette de couleurs chaudes et douces, auxquelles s’ajoutent parfois des couleurs plus sombres, l’artiste traduit les images de personnes et de paysages typiques de la campagne vietnamienne. Cela se retrouve avec Le buffle (circa 1990, ill.1) ou Les acrobates (1990) (illl.2). Le général (circa 1990, ill.3) est une image qui rappelle le souvenir de la présence chinoise au Vietnam : le titre de l’œuvre est calligraphié au-dessus de la tête de l’officier supérieur. La graphie est proche des polices de caractères produites par les logiciels actuels, ce qui enlève à la calligraphie son côté esthétique pour la limiter, l’assimiler à un rôle, une fonction plus mécanique, d’identification. La présence de la forme féminine peut traduire une obsession, un manque, tandis que le heurt des couleurs induit une volonté d’ouverture sur une esthétique plus contemporaine.

(ill. 3) Truong Dinh Hao, Le général (circa 1990), gouache sur papier, 40 x 50 cm (coll.Thái San)

Il n’empêche que, parallèlement, les œuvres de Hao forment pour l’œil occidental, une sorte de synthèse entre un primitivisme qui rappelle des artistes proches de la sensibilité de Gauguin, notamment avec des œuvres comme En savoir plus, Bijoux, Semblable, ou une approche symboliste à la Jan Toorop (Indes néerlandaises, Purworejo, 1858 – La Haye, 1928), avec Rêve, Côte à côte.

A suivre !

PRIX ET DECORATIONS ARTISTIQUES

– Médaille de bronze à l’Exposition nationale des beaux-arts en 1990

– Deuxième prix de la peinture de propagande nationale en 1968

– Médaille pour la cause des beaux-arts vietnamiens

BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE

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