Mémoire d’une triste histoire familiale sous un couvercle d’urne funéraire conservé au Musée chinois du quotidien

par Christophe Comentale et Hu Jiaxing

Remerciements à Françoise Dautresme

Fig.1 Couvercle d’urne funéraire. Céramique, diam. intr 13 cm, diam. extr 17 cm. Musée chinois du quotidien, Lodève

Depuis sa préfiguration en 2017 puis son inauguration officielle le 11 juillet 2018, et après plusieurs années de préparation et de vicissitudes diverses, un florilège des fonds du musée occupe actuellement les 2e et 3e niveaux du bâtiment de la chapelle des Pénitents blancs. Différentes publications ont évoqué la richesse des fonds, près de trois mille pièces, données par Françoise Dautresme pour d’une part rappeler l’originalité de ce créneau chronologique constitué par les pièces rassemblées et, de l’autre, rendre témoignage de l’action de François Dautresme en Chine, qui a, avec constance, permis de faire connaître un pays surprenant et dont la définition du quotidien a fort bien anticipé la force de ce que ce pays a révélé depuis trois décennies. Peu à peu, le comité scientifique étudie les fonds encore en réserve. Chaque pièce est une surprise et digne de l’intérêt le plus soutenu. Comme le rappelle la formule si parfaite de Françoise Dautresme, connaisseuse avertie de ce pays où elle a résidé,

« il ne viendrait pas à l’idée d’un Chinois de fabriquer quelque chose de laid. Pour lui un objet beau étant un objet bien fabriqué, et l’objet bien fabriqué étant un objet utile, seul l’utile est beau et le beau est forcément utile. L’économie dicte le geste. L’artisan prend ses ordres auprès du matériau. Le matériau donne une seule réponse. Le génie va de pair avec la récupération. Et comme en Chine tout se tient et que les contraires font bon ménage, on admet qu’une maison et sa cour, correctement orientées, représentent le monde, que trois perspectives opposées puissent coexister sur une peinture de paysan, que tous les matériaux aient le droit d’exister, que la langue écrite soit un artisanat qui rend service à la réalité des choses et que le mot soit fabriqué comme un objet ». Françoise Dautresme, Le voyage en Chine, Paris : FD, 1976.

Un rappel succinct sur les fonds

Marie Laureillard, enseignante-chercheuse — un des tout premiers sinisants à avoir rejoint le comité scientifique —, avait, dans une précédente publication, fait le point sur la diversité des fonds encore très inégalement étudiés par une énumération tout à fait synthétique, reprise ci-après :

« Si les objets présentés ici datent dans leur majorité des années 1960-1990, certains remontent à des périodes bien plus anciennes. Ainsi, une charrette de l’ère Jiaqing (1796-1821) de la dynastie des Qing nous accueille dès l’entrée. Acquise par François Dautresme au Musée municipal de Nankin, cette magnifique carriole ornée de svastikas propitiatoires aurait appartenu à une riche famille paysanne du Shanxi. Un lithophone composé de pierres plates sonores de couleur sombre, probablement en jade, pisciformes et finement incisées, est une autre pièce maîtresse issue de l’époque mandchoue. Lorsqu’ils sont frappés, les divers éléments de cet instrument à percussion donnent des notes différentes en fonction de leur taille à la manière d’un carillon. D’autres instruments de musique plus récents (flûtes, violon à deux cordes erhu, luth à cordes pincées pipa, orgue à bouche, sifflets pour appeler les pigeons) nous donnent un aperçu des pratiques musicales du XXe siècle.

Une balance d’apothicaire de la fin de la dynastie mandchoue ou des débuts de la République (1900-1920), intégrée à un support de bois finement ciselé (dimensions : 109 x 83,5 x 36 cm), a été récemment léguée au musée de Lodève. À cela s’ajoute toute une série de curieux produits végétaux, minéraux ou animaux relevant de la pharmacopée : coraux, racines, champignons magiques, mille-pattes ou geckos séchés sont autant de précieux remèdes dans un univers conçu comme un vaste organisme où tous les éléments sont reliés entre eux et où le corps humain fait figure de microcosme.

Des statuettes de Mao nous ramènent cependant à une époque bien précise, celle de la Chine rouge que découvrit Dautresme lors de son premier voyage en 1963. À proximité est exposé tout un matériel d’écriture, évoquant les efforts menés à partir des années 1950 pour alphabétiser les masses aussi bien que le rôle immémorial de la calligraphie en Chine. De précieuses pierres à encre sombres en pierre de Duanxi, minéral découvert durant la dynastie des Song et tout particulièrement adapté à la fonction qui lui est dévolue, nous relient en effet à un passé lointain. On broie aisément le bâton d’encre sur cet objet apprécié pour sa valeur esthétique autant que fonctionnelle et qui a toute sa place sur la table du calligraphe aux côtés de pinceaux de tailles diverses, de pots à pinceaux, d’inscriptions, voire de lunettes ou de statuettes en jade propices à la méditation. Le tout est illustré par des photographies, par une affiche de propagande où une jeune garde rouge modèle s’applique à écrire un caractère, tenant un pinceau bien droit dans sa main, ainsi que par une délicate calligraphie sur fond gris de l’artiste Ye Xin, qui, s’il a connu la Chine de Mao dans sa prime jeunesse, vit en France de longue date.

Une série d’objets étranges, dont on sait à quel point les lettrés les appréciaient jadis, vient compléter cet état des lieux. François Dautresme s’était lui-même passionné dès son plus jeune âge pour les pierres, les cailloux, les galets et les écorces d’arbre. Il n’est donc guère étonnant qu’il ait été intrigué par ce goût multiséculaire propre aux Chinois, qui, au moins depuis les Song, vouent un culte aux rochers, manifestation tangible du dynamisme de l’univers selon la pensée taoïste et véritables concentrés de ce souffle vital qu’ils peuvent transmettre à ceux qui les approchent. Ces « noyaux d’énergie » que sont les pierres aux formes tourmentées ou les arbres au tronc noueux, objets de délectation propices à la méditation, se retrouvent donc ici sous forme de rochers patinés ou érodés, de pierres de rêve bleutées, d’agates veinées, de racines tortueuses ou de fragments de bois ornés de sillons, de cernes et de nodosités naturelles.

Des estampes du Nouvel An, des paysages à l’encre, des bijoux de tête ornés de plumes bleues de martin-pêcheur, des bols ou jarres en céramique ainsi que certains jouets évoquent l’univers domestique : c’est ainsi qu’un petit cerf-volant de bois et de papier rouge en forme de chauve-souris, à la fonction à la fois propitiatoire et ludique, tout comme des jeux ou des modèles réduits, évoque la présence d’enfants. L’œil est également attiré par une estampe aux vives couleurs, destinée à être exposée sur le mur de la maison à la période du Nouvel An, qui a été imprimée à l’encre à partir d’une matrice en bois de saule gravée en relief. Provenant de Weifang au Shandong, elle comporte plusieurs symboles de bon augure présentés par des enfants radieux. Intitulée Que prospèrent les cinq industries (agriculture, sylviculture, élevage, pêche et activités annexes), datant probablement des années 1980, cette gravure de Zhao Lanpeng d’après Lü Xueqin (40 x 54 cm) frappe par ses couleurs éclatantes, sa composition dense, ses lignes puissantes. On y retrouve des motifs traditionnels comme les pêches d’immortalité, le lotus issu du bouddhisme et incarnant pureté et spiritualité, la carpe associée à la persévérance, à la richesse et à la réussite, le coq, emblème solaire propre à éloigner les mauvaises influences. Des cages à grillons renvoient aux passe-temps favoris des personnes âgées, qui aiment à lancer les insectes pugnaces dans des combats où les paris vont bon train.

Les nombreux instruments agraires en bois et objets de vannerie nous font revivre les activités d’agriculture et de pêche : filets, nasses, leurres, paniers, hottes se composent de fibres végétales. Le bambou apparaît comme le matériau le plus utilisé, avec le bois, dans les objets du quotidien en Chine, employé dans le mobilier, la construction, la batellerie, la pêche, etc. En regard sont exposées certaines des 35 000 photographies que François Dautresme réalisa durant toutes ces années d’explorations, qui replacent les artefacts dans leur contexte et constituent un document d’une valeur inestimable sur les campagnes de l’époque.

Dans un recoin du premier étage, la forme épurée, découpée dans un beau bois sombre, d’une brouette (92 x 220 cm), d’un semoir à trois pieds ou d’une charrue est rehaussée par un arc brisé de la chapelle. Non loin de là, une noria, méritant bien son nom chinois de « véhicule à colonne vertébrale de dragon » (longguche), est mise en valeur par la balustrade qui lui sert de support. Elle servait à irriguer des champs situés au-dessus d’un cours d’eau au moyen d’une roue horizontale actionnée par un bœuf ou un âne

La collection du musée illustre parfaitement le lien du paysan à la terre ainsi que sa tenue vestimentaire. Un sous-vêtement d’homme en mailles de bambou destiné à lutter contre les grosses chaleurs du sud du Yangzi côtoie sandales de paille, chapeaux de bambou, vestes de chanvre et chaussures de paille ainsi qu’un spectaculaire vêtement de pluie en fibres de palme. Ces fibres savamment assemblées à l’aide de fil de paille de riz formaient l’imperméable traditionnel du paysan du Shandong.

Outre ces habits de paysans, certains collages constitués de tissus colorés à la manière de patchworks retiennent l’attention du visiteur par leur aspect inédit. Il s’agit en réalité de morceaux de vieux vêtements recyclés et assemblés à l’aide de colle de riz pour former des rectangles de tissus (en majorité de 40 sur 60 cm) fabriqués à la maison par les mères de famille aux revenus modestes où étaient découpées ensuite des semelles. Les plaques présentes au musée, qui ont échappé aux ciseaux, forment d’étonnantes compositions abstraites dont on comprend qu’elles aient attiré le regard aiguisé du collectionneur.

À regarder tous ces objets parfaitement adaptés à chaque usage, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’une forme d’art. « Regarde ce panier de bambou, ces lunettes d’écaille, disait François Dautresme, l’équilibre parfait qui peut exister entre un matériau, une fonction et une forme. » Celui que l’on surnommait « le Guimet de la Chine quotidienne » voyait dans tous ces ustensiles « ce qu’un homme, respectueux de son passé, d’une habileté manuelle hors du commun, possédé par les rythmes de la nature, peut produire ». Cet art du quotidien aux formes pures, auquel les Chinois eux-mêmes ne prêtaient peut-être pas assez attention, il fallait à tout prix le sauver de l’oubli. C’est chose faite ».

De l’évolution des fonds

Cette liste est étoffée de différents autres éléments bibliographiques précisés en fin d’article. Elle est, d’ores et déjà, incomplète, ce qui est lié à la vie évolutive du musée. En effet, depuis sa création, le lieu fait l’objet de sollicitudes diverses, ce qui pousse des collectionneurs de pièces chinoises diverses à vouloir prêter, donner, négocier, éliminer des pièces pour des raisons mystérieuses, l’une des principales étant l’intérêt porté à la collection. Il s’agit donc, pour chaque proposition, de voir les pièces, de décider si le don sera ou non accepté car la cohérence des collections reste la principale exigence dont il doit être tenu compte. De plus, il n’est pas possible d’accepter de prêt, sauf très occasionnellement, pour des expositions temporaires.

Ainsi, parmi les pièces acceptées durant les deux années 2018-2020, on mentionnera plusieurs œuvres d’artistes, Zhu Weiming (1940, Cixi, Zhejiang [朱维明]), Zhu Xinjian [朱新建 ] (1953, Dufang – 2014, Nankin), Chen Chao-pao [陈朝宝] (1948, Changhua), un vêtement d’homme de l’ethnie Naxi, un boulier en bois, bambou, métal et incrustations d’ivoire (20e s., années 50).

Des céramiques au Musée chinois du quotidien : propos sur un couvercle d’urne funéraire

Durant son activité en Chine, François Dautresme a acquis des pièces en céramique, en grès, en porcelaine aussi. Celles-ci étaient créées par différentes sociétés auxquelles il demandait une constance dans les processus de fabrication. Il a aussi acheté des pièces anciennes, notamment des pièces en terre cuite, dont la plupart ont été vendues lors de la vente Piasa (Paris, 10 octobre 2017). Il reste cependant des articles surprenants, tel ce couvercle (fig.1) d’une urne funéraire dont le corps de la pièce a disparu. On peut envisager que le corps aurait eu une trentaine de centimètres de haut si l’on se réfère aux pièces dont le diamètre du couvercle est semblable à celui-ci.

Transcription du texte chinois

公金照,字吉臨,號梅園。生於嘉慶四年己未歲 [1799] 三月初九日卯時。娶室黃氏,生子一,名紫仁,終於嘉慶廿五年庚辰歲 [1820] 三月廿七日丑時。即於是月廿九日卜葬杉關,巳時下肂。其山丙向,壬丙兼亥巳。惟兾(冀) 綿綿瓜瓞,長久勿替也。三月廿八日立

Traduction du texte

Le sieur Jin Zhao a pour nom personnel [zi] Jilin et comme nom honorifique [hao] Meiyuan. Il est né en 1799, durant la 4e année de règne de l’empereur Jiaqing, le 9e jour du 3e mois, aux petites heures [entre 5 et 7 heures du matin]. Avec son épouse, du nom de Huang, ils ont eu un fils, qui a pour son prénom Ziren. L’enfant est mort en 1820, le 27e jour du 3e mois de la 25e année de règne de l’empereur Jiaqing, après la minuit [entre une et trois heures du matin]. Le 29e jour de ce même mois, après que le devin aura pratiqué les rituels de divination, il sera enterré à la Passe des cyprès en fin de matinée [entre 9 heures et 11 heures du matin]. Sa montagne est orientée vers le sud, entre 142,5 et 172,5 degrés [comme cela se vérifie fig. 2]. Il espère seulement que les melons et les cucurbitacées se formeront ininterrompus et pour longtemps sans tomber en décadence.

Fait en le 28e jour du 3e mois [de l’année 1820].

Commentaires et notes

Ce couvercle (fig.1) est la partie haute d’une urne funéraire, le contenu qui y est rédigé rappelle l’histoire d’un enfant qui a pour son prénom Ziren, fils d’un nommé Jin Zhao ou Jinzhao, on ne sait pas si cet homme a pour son nom de famille Jin, ou si son nom n’est pas mentionné dans ce texte. L’usage du premier caractère gong « Monsieur », formule respectueuse, nous indique que ce texte a été établi par un officiant s’occupant des rituels funéraires et probablement jouant aussi le rôle de devin et de géomancien pour déterminer l’heure et le lieu de l’enterrement.

Fig.2 Calcul de l’angle de l’orientation de la tombe

Ce texte funèbre indique explicitement les heures et dates de naissance du père et de mort du fils. Le jeune père n’a que 21 ans, en 1820, lorsqu’il perd son fils unique. Rédigé au lendemain de la mort de l’enfant — le 28e jour alors que l’enfant meurt le 27e — le texte fournit aussi les informations précises des heures, dates et lieu de l’enterrement. L’officiant aura besoin de la journée du 28e jour pour pratiquer la divination et la géomancie afin de déterminer l’heure et le lieu de la cérémonie funéraire. La nature de ce texte est donc un document funéraire, établi et transcrit par un agent spécialisé des rituels de vie et de mort, il sera enterré avec l’objet — l’urne funéraire —, en tant que fiche d’identité pour accompagner l’enfant défunt dans le monde des morts. Apparemment la cérémonie a lieu à la Passe des cyprès [Shanguan], il est à noter qu’un lieu du même nom se trouve dans la province du Fujian. Si cela est vrai, ce triste texte témoigne des coutumes funéraires dans le Sud de la Chine du début de 19e siècle.

En effet, l’acte graphique sur la paroi du couvercle d’urne funéraire est une vieille tradition dans certaines cultures néolithiques chinoises. Avant la naissance de l’écriture, le message aux dieux sera transcrit par les images et symboles, ces derniers, en jouant le rôle de psychopompe, sont devenus sacrés. L’une des premières images mythiques de ce genre dans la Chine néolithique est un visage humain intégré dans des poissons, datant d’environ 5000-4000 av. J.-C., de la culture de Yangshao (fig. 3). Ce couvercle d’urne funéraire en céramique fabriqué à partir d’argile rouge fine, est décoré en noir à l’intérieur de deux visages opposés et de deux poissons isolés. Le nez et les yeux tracés par de fines lignes droites lui donnent une apparence sereine. La bouche ouverte est formée des têtes de deux poissons, dont les corps s’étendent des deux côtés du visage. Les oreilles sont également représentées sous la forme de petits poissons. Sur sa tête se trouve un objet de forme triangulaire, à l’origine, vraisemblablement la nageoire d’un poisson, qui évoque également une forme de parure ou de masque animalier. Ce visage mi-humain mi-poisson représente un emblème de clan ou de tribu probablement de nature animiste. Certes, on peut supposer une coutume du tatouage sur le visage, mais l’apparition de cet emblème animiste dans un contexte funéraire témoigne plus essentiellement d’une utilisation symbolique, dès cette époque, de l’image des êtres cosmiques face à la mort.

Fig. 3 Couvercle d’urne funéraire à décor de poisson au visage humain. ca. 5000-4000 av. J.-C. Culture de Yangshao, phase de Banpo. Exhumé du site néolithique de Banpo, Xi’an, Shaanxi. Hauteur 16,5 cm, diamètre du haut 39,5 cm. Musée national de Chine. Source : Musée national de Chine.

Cette tradition graphique s’est perpétuée jusqu’à la veille de l’époque moderne, c’est ce dont témoigne ce couvercle d’urne funéraire conservé au musée chinois du quotidien. Les images sacrées ont été remplacées cette fois-ci par une belle calligraphie en petite régulière, un style qui exige une exécution rigoureuse ; c’est donc en traçant soigneusement chaque trait des caractères sur la matière, de la terre, que naît un sentiment sacré, celui de renvoyer l’âme d’un enfant au grand cycle cosmique qui est explicitement délivré. L’élégance de l’écriture relève du style de grands calligraphes comme Wang Xianzhi, Wen Zhengming et Zhao Mengfu, ce qui rend cet objet funéraire très rare et précieux. Nous pouvons imaginer que l’officiant a une telle maîtrise du geste calligraphique, et que le sieur Jin Zhao (ou Jinzhao), malgré son jeune âge, devrait être originaire d’une famille probablement lettrée. Déjà, son nom honorifique [hao] Meiyuan implique qu’il est propriétaire d’un jardin de pruniers. Par ailleurs, malgré  diverses recherches, aucune mention n’est faite du nom de Jin Zhao, ni de celui de Jilin ou Meiyuan dans le monde de grands lettrés de la dynastie des Qing. C’est peut-être l’histoire triste d’une famille lettrée retirée dans le Sud de la Chine.

L’orientation de la tombe – que le texte décrit comme une montagne, symbole mythologique du lieu de la renaissance – est très précisément étudiée, mesurée et documentée à travers la méthode de la géomancie traditionnelle ou fengshui. La dernière phrase montre le souhait d’avoir une descendance ininterrompue de fils et de petits-fils et sans tomber en décadence (comme cette fois-ci), ce souhait est exprimé avec l’image des cucurbitacées, cela renvoie encore une fois au mythe cosmogonique ancré dans la Chine antique.

Références bibliographiques

  • Marie Laureillard et Christophe Comentale, « De la collection François Dautresme au Musée chinois du quotidien à Lodève », dans Marie Laureillard et Cléa Patin (dir.), À la croisée de collections d’art entre Asie et Occident (du XIXe siècle à nos jours), Paris, Hémisphères Editions, 2019, p. 77-91.
  • Comentale, Christophe, Des collections entre éphémère et permanent : la fondation-musée Louis Vouland et la collection François Dautresme. Source : blog Science et art contemporain, article publié le 22 juillet 2017. URL : https://alaincardenas.com/blog/evenement/des-collections-entre-ephemere-et-permanent-la-fondation-musee-louis-vouland-et-la-collection-francois-dautresme/
  • Comentale, Christophe, Le Musée chinois du quotidien. Source : blog Science et art contemporain, article publié le 6 mai 2018. URL :  https://alaincardenas.com/blog/evenement/le-musee-chinois-du-quotidien/
  • Comentale, Christophe, La collection Dautresme sera finalement vendue, L’Estampille/L’Objet d’Art, oct. 2017 (538), p. 14-16, ill.
  • Dautresme, Françoise et alii,Mémoire de la Chine : Hommage à François Dautresme / [exposition, 4 juin-25 septembre 2004, musée des Arts décoratifs de Bordeaux], Bordeaux : musée des Arts décoratifs, 2004
  • Desroches, Jean-Paul (dir.),Chine, trésors du quotidien : sur les traces de François Dautresme, [exposition, 9 avril-16 mai 2004, Grimaldi Forum] , Milan : Skira, 2004
  • Dautresme, Ma Li, La collection François Dautresme entre objets d’art populaire et design intuitif, consultable à la bibliothèque du Musée chinois du quotidien, Lodève.
  • HU Jiaxing, Archéologie du geste graphique: genèse, évolution et systématisation de la pensée pictographique en Chine du Néolithique à la dynastie des Tang. Paris : Muséum national d’histoire naturelle, 2019. Thèse soutenue le 12 décembre 2019.
  • Li, Yangsong 李仰松. « 仰韶文化婴首、魚、蛙紋陶盆考釋 (Une interprétation de la tête de bébé, de poisson et de grenouille dans les poteries peintes de la culture de Yangshao) ». in : Journal of Peking University (Philosophy and Social Sciences) 北京大學學報(哲學社會科學版) 28, no 2 (1991) : 85‑88.
  • Site : www.myfate8.tw/index

Nota bene

Marie Laureillard est Maître de conférences, HDR en langue et civilisation chinoises, université Lumière-Lyon 2 ; membre du conseil scientifique du Musée chinois du quotidien de Lodève.

HU Jiaxing est docteur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Enseignant à l’Université de Paris et à l’Institut catholique de Paris, ce plasticien est un spécialiste du signe entre Préhistoire et art contemporain Est-Ouest.

 

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