par Alain Cardenas-Castro et Christophe Comentale.
Exposition du 10/04 au 11/05. Galerie Artivistas, 35 rue blanche, 75009 Paris, France — Mar – Sam : 10 h – 19 h. Dimanche : 11 h – 18 h, contact@artivistas.fr
Au bas de la rue Blanche, au coin de la rue Moncey, l’ancienne pharmacie aux meubles anciens qui autrefois imposait sa présence rassurante et bienfaisante a fait place à un lieu autre, la galerie Artivistas — néologisme à partir des mots art en français et activistas [activistes, militants] en espagnol –, une galerie d’art fondée par Paula Forteza en 2023, et se voulant résolument engagée, issue d’Amérique Latine (ill. 1). Comme nous rappelle la fondatrice, « les artistes et les illustrateurs latino-américains avec lesquels la galerie collabore se présentent comme des défenseurs des causes qui leur paraissent vitales aujourd’hui, des causes que la galerie accompagne : l’écologie, le féminisme, la démocratie, les droits sociaux et la lutte contre toutes les formes de discrimination ».
Il est vrai que depuis sept décennies la France et parfois l’Amérique latine, entre autres places de ce monde globalisé, se sont engagées sur des chemins menant vers une issue libératrice d’expression délivrant un message uniforme et vertueux. En France, le domaine culturel à suivi cette orientation en s’ingéniant à codifier et à réglementer les voies à suivre pour accompagner le monde de l’art contemporain. Ainsi nombre de créateurs s’engagent pour épouser les causes que l’on ne peut qualifier autrement que de respectables.


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 1 et 2) La galerie Artivistas vue de l’extérieur et une vue de l’intérieur sur l’accrochage de l’exposition.
Despertar : le nouveau discours de l’art contemporain péruvien, [Despertar. Le mot conserve toute sa puissance, toute son ampleur, les définitions sont toutes d’accord sur le sens de « Réveil : retour à l’activité, reprise de l’activité, de la vigueur d’un sujet qui paraissait en sommeil« ].
La nouvelle exposition de la galerie Artivistas (ill. 2), célèbre le dialogue continu entre tradition et innovation, en présentant des œuvres d’artistes péruviens contemporains qui allient à leur héritage culturel des expressions artistiques modernes. L’exposition présente différentes formes artistiques : de la peinture à la sculpture en passant par la gravure et la photographie. La manifestation révèle comment ces artistes abordent des problématiques mondiales urgentes, comme la justice sociale, les fondements de l’identité et les évolutions technologiques, tout en s’appuyant sur des choix de couleurs, une iconographie, des textures et des techniques enracinées dans la riche histoire artistique du Pérou.


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 3 et 4) Julio Cesar Rodriguez, commissaire de l’exposition lors du vernissage de l’exposition Despertar.
Quelques œuvres accrochés sur les anciens meubles de l’ancienne pharmacie transformés en cimaises.
La sélection des artistes pour cet accrochage de printemps a été réalisée par Julio Cesar Rodriguez, jeune historien de l’art et commissaire d’exposition dynamique se partageant ente Lima et New-York (ill. 3). Les artistes sont tous de genres et de générations, différents utilisant des techniques allant de la peinture à la sculpture en passant par le dessin, le collage et la gravure (ill. 4). Je retranscris plus loin la liste des artistes mise à disposition du public par la galerie. Mon coup de cœur va à Valeria Gatti qui propose des collages et un travail mêlant le dessin, l’art textile et la gravure. Quelques œuvres exposées rappellent le courant de l’art cinétique d’un Soto ou du constructivisme des artistes Pevsner ou Rodtchenko (ill. 5 et 6).


Ci-dessus, de gauche à droite. (ill. 5 et 6) Valeria Gatti. Tokapu (2023), acrylique et fil sur toile, 90 x 60 cm ; Rastros (2024), Impression sur bois et fil sur papier coton, 40 x 40 cm
Le mot d’ordre suivi par les galeristes met l’accent sur une originalité forte : Du muralisme militant et de l’art de l’affiche au bouillonnement créatif d’aujourd’hui, Artivistas est l’espace qui met en valeur l’ADN latino en France, à travers la vente directe de prints, gravures, sérigraphies, risographies, oeuvres uniques et publications. La galerie accueille également des expositions, des ateliers, des événements, des conférences et des échanges entre artistes européens et latino-américains.
La quinzaine d’artistes présentés au fil de cette exposition sont inégalement présent sur la scène internationale. Quelques éléments biographiques permettront au lecteur de pénétrer dans ce creuset fort de la création contemporaine. Ils constituent le nouveau discours de l’art contemporain péruvien.
Juan Raúl Machaca de Aquino (Arequipa, 1970). Dès son enfance, il s’est intéressé au dessin et à la peinture. Il a étudié dans des conditions précaires, ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre son rêve de devenir artiste plasticien. Il a toujours accordé beaucoup d’attention aux détails et aux éléments qui faisaient partie de sa vie quotidienne : de la nature qui l’entourait, des masques des fêtes religieuses aux histoires de l’imaginaire populaire transmises par sa grand-mère à la lumière du feu et du bois. Les fables andines des sorciers et des guérisseurs, les personnages mythologiques et la vaste iconographie andine se retrouvent dans l’œuvre de Machaca, réinterprétés dans un univers coloré qui recèle toute la richesse des traditions de l’ancien Pérou.
Joseph Firbas (Lima, 1962). Enfant, il a vécu l’ambivalence et le syncrétisme de deux mondes qui convergent à la maison. Né d’un père allemand et d’une mère pėruvienne, Firbas a commencé son apprentissage artistique par la sculpture, avant d’entrer à l’école d’art de l’Université catholique pontificale du Pérou. Son style a d’abord été fortement influencé par l’artiste Francis Bacon, puis a dérivé vers un surréalisme aux tons de la Renaissance, dans lequel il crée une réalité pleine de symboles et de personnages intemporels qui oscillent entre le passé et l’avenir. L’œuvre de Firbas est pleine d’iconographies, de combinaisons d’influences et de références historiques qui s’entremêlent pour créer une réalité intemporelle et presque spirituelle.
Rocío Snyder (Santa Cruz, Californie, 1985). Sa famille maternelle est originaire de la ville de Huancayo, au Pérou. Elle a vécu dans plusieurs pays d’Amérique latine. Il a étudié à la Escuela de Bellas Artes au Nicaragua, puis à la Pontifica Universidad Católica del Perú, où il a remporté le prix d’excellence Winternitz en 2009. Son travail se caractérise par une exploration du corps humain, de la nature et de ses changements, avec une forte référence à la tradition historico-culturelle. Il a récemment travaillé comme professeur d’art dans des centres de diagnostic et de réhabilitation pour mineurs à Lima, dans le cadre d’une démarche personnelle visant à utiliser l’art comme outil de changement et de réintégration dans la société. La vie de Snyder a été marquée par de nombreuses influences culturelles et esthétiques, mais le langage final qu’il présente dans son travail est un retour évident à ses racines andines.
Augusta Sarria Larco (Lima, 1953). Enfant, elle est entourée de traditions et de reliques de l’art précolombien. Le musée Larco de Lima est devenu sa nouvelle maison. Parmi les livres, les crayons et les pièces de céramique, elle a découvert l’importance d’apprécier l’histoire et son héritage. Il a étudié la peinture à la Pontificia Universidad Católica del Perú et a ensuite obtenu une maîtrise en éducation artistique. C’est au cours de sa formation académique qu’il a commencé à s’intéresser à l’art, en recherchant la couleur et les textures comme éléments de composition. Le travail de Sarria est une constante exploration stylistique, thématique et matérielle qui lui permet d’exprimer tout ce qu’il souhaite transmettre. Pour Sarria, l’art n’est pas seulement un outil de communication, mais aussi un véhicule de découverte de soi – audacieux et contestataire.
Yezzenia Sánchez
Elle est née à Celendín, Cajamarca. Elle est la sixième d’une famille de sept enfants. Dès son plus jeune âge, elle montre des aptitudes pour le dessin et la peinture. Elle a étudié à l’École nationale des beaux-arts de Lima. Les motifs de son travail sont toujours liés à des moments du passé, aux souvenirs de son enfance entourée de nature dans sa ville natale et à sa recherche personnelle pour trouver sa propre identité, non seulement sur le plan artistique, mais aussi sur le plan personnel. La nostalgie et la tristesse sont des sentiments qu’elle explore également à travers l’art, comment la création artistique devient une soupape d’échappement et un élément de rétroaction pour surmonter les moments difficiles et revivre les moments heureux. Elle utilise l’art à travers la mémoire pour créer un système de protection émotionnelle avec des iconographies qui révèlent plus que des éléments autobiographiques, une relation forte avec les sentiments humains et la découverte de soi.
Luisa Fernanda Ayllón
Elle est née à Lima, mais sa famille a toujours vécu dans le département d’ica. Dès son plus jeune âge, les plages de Paracas ont été le cadre de ses meilleurs souvenirs familiaux et sont devenues plus tard le centre de sa curiosité et de sa compréhension de la nature et de sa propre identité. Elle a perdu ses parents très tôt. Elle a toujours été curieuse de la peinture et de la manipulation des matériaux. Il a étudié le graphisme et enseigné, mais l’art a toujours été présent en tant qu’espace d’exploration personnelle. Son langage de composition est un équilibre entre le figuratif et l’abstrait, incluant des références surréalistes et l’iconographie précolombienne. Ayllón travaille sur la toile, le bois, l’acier, le cuivre avec lesquels il crée des objets qui ont une empreinte distinctive de mouvement, de légèreté et une recherche constante d’équilibre et de beauté.
César Ayllón. Né à Lima, il fait preuve, dès son plus jeune âge, d’une grande curiosité artistique. Son goût pour les bandes dessinées et les comics a été fondamental pour cet intérêt artistique qui l’a amené à créer ses propres personnages et un univers fictif. Cependant, ce n’est qu’à l’âge de 30 ans qu’il a commencé à chercher son propre style. Il a étudié la communication à la Pontificia Universidad Católica del Perú et s’est ensuite consacré à la réalisation d’illustrations et de bandes dessinées pour d’importants magazines et maisons d’édition du pays. La publicité fait également partie de son univers professionnel jusqu’à ce qu’il ressente le besoin d’exprimer son monde intérieur à travers un langage qui le représente correctement. Ses personnages apparaissent progressivement à la surface à travers les histoires qu’il raconte dans ses œuvres, en créant des situations et en remettant en question les séquences. Des sentiments d’angoisse et de tranquillité sont présents dans ces personnages qui font partie de la vie même du spectateur qui peut ou non s’identifier à eux.
Moisés Escriba
Il est né à Lima de parents originaires d’Ayacucho. Cinquième d’une fratrie de sept enfants, il grandit dans une atmosphère de nostalgie et d’attachement à la maison qu’ils ont dû quitter pour mener une vie meilleure dans la capitale. La musique que ses parents écoutaient lui a inculqué non seulement un sentiment de mélancolie, mais aussi une profonde appréciation de la terre et de la nature. Malgré son intérêt pour les arts, il n’a jamais envisagé de suivre une formation artistique. Il a étudié à l’École nationale des beaux-arts de Lima, où il a remporté le prix Enrique Camino Brent pour la peinture. Ses premières œuvres sont des représentations évoquant la campagne, le paysage andin, les coutumes et les scènes qui sont présentes dans sa mémoire à partir des descriptions qu’il a eues dans son enfance à travers des anecdotes et de longues conversations qu’il a entendues de ses parents. La nostalgie, le sentiment d’attachement à sa propre identité et la tristesse de ne pas pouvoir retourner sur la terre de ses ancêtres sont ses plus grandes sources d’inspiration.
Ángel Surichaqui
Né à Lima. Ses parents sont originaires de Huancayo, Junín. Dès son plus jeune âge, il montre des dispositions pour le dessin et la peinture. Cependant, il étudie le graphisme, activité à laquelle il se consacre pendant quelques années. Après un bref passage à l’École nationale des beaux-arts de Lima et un apprentissage auprès du maître de Trujillo Ladislao Plasencki, il se consacre entièrement à la peinture, en particulier aux natures mortes. Dans l’atelier de Plasencki, il a appris à restaurer la peinture flamande des XVIle et XIXe siècles, ce qui a influencé sa perception du réalisme et de la composition. Ses œuvres sont un mélange de cette influence européenne apportée en Amérique avec des éléments iconographiques locaux et ce surréalisme caractéristique de ses compositions. Des éléments familiers au spectateur font que ses œuvres possèdent la vie quotidienne, la magie et un extraordinaire sentiment d’appartenance.
Américo Maqui
Il est né dans le département de Puno en 1989. Quatrième d’une fratrie de cing enfants, il a étudié l’architecture et les arts à l’université de l’Altiplano. Dès son plus jeune âge, il est fasciné par la nature qui l’entoure, les couleurs et les formes qui se traduisent dans les dessins qu’il réalise pendant sa scolarité et qu’il vend à ses camarades de classe. Mais c’est sa rencontre avec l’école de peinture de Cuzco qui le pousse à se consacrer pleinement à la création artistique. Fortement influencé par la peinture coloniale péruvienne, le baroque européen et la peinture surréaliste du XXe siècle, Maqui cherche à faire en sorte que son art reflète la vision du monde intéressante qui est toujours présente dans le monde andin. Personnages, iconographies et paysages quotidiens font partie de l’univers que Maqui nous montre dans ses œuvres.
Héctor Acevedo
Il est né à Lima. Son enfance est solitaire. Toujours entouré d’adultes, il se crée un univers imaginaire dans lequel ses dessins deviennent ses fidèles compagnons de jeu. Il jouait avec les matériaux qu’il trouvait dans la maison, construisant ses propres sculptures. Au cours de sa scolarité, il conserve ses aptitudes artistiques, mais sans jamais en faire une option professionnelle. Un jour, par hasard, il est entré à l’École nationale des beaux-arts et c’est là qu’il a décidé de faire carrière dans l’art. Son travail est influencé par le traitement chromatique de la peinture de la Renaissance, les vitraux des églises et la peinture religieuse. L’exaltation de la couleur et des proportions sont des éléments toujours présents dans son processus créatif. Les œuvres d’Acevedo sont chargées d’un costumbrismo et d’une vie quotidienne qui est familière au spectateur et qui l’invite tacitement à participer à ces scènes familières de la mémoire.
Sara Merel (Lima, 1965). Dès son plus jeune âge, elle étudie le dessin et la sculpture dans divers ateliers de Lima, entourée de peintres à la carrière déjà bien établie. Après sa scolarité, elle décide de suivre les cours de l’École des beaux-arts de Rome. Cependant, sa première approche artistique professionnelle a été dérivée vers le design graphique. Chacune des expériences artistiques qu’elle a vécues à différentes étapes de sa vie a laissé une empreinte qui influence son processus créatif d’une certaine manière. Le travail de Merel est une curiosité et une recherche constantes qui vont de la technique et des matériaux au langage compositionnel lui-même. Il est très conscient de la nature de chacun des matériaux qu’il utilise dans son travail, dans lequel il y a une ambivalence entre la force et la fragilité, des éléments qui se situent à la frontière entre la figuration et l’abstraction, entre l’espace et l’absolu terrestre. Le langage pictural de Merel évoque l’architecture et la plasticité, offrant un rythme et un équilibre uniques dans la composition qui lui confèrent un caractère propre.
Chiara Chocano
Elle est née à Lima. Elle a baigné dans la photographie et l’art dès son plus jeune äge. Son père lui offrait des appareils photo en cadeau lorsqu’il voyait l’intérêt de la petite fille pour la photographie. Ses souvenirs remontent aux moments heureux passés avec sa famille au bord de la mer. Cependant, ces souvenirs ont été affectés lorsqu’elle a perdu sa sœur, puis sa mère. C’est alors que Chocano trouve refuge dans les objectifs qui ont été les témoins de son éveil artistique et des innombrables moments heureux passés avec les personnes qu’elle a perdues. Ses premières œuvres sont en noir et blanc, reflet de la douleur et de l’absence, mais peu à peu la couleur fait son apparition dans ses compositions. Son travail est une recherche constante de sa propre identité qui passe par un processus exhaustif de reconnaissance et d’introspection. La lumière, élément essentiel de l’œuvre de Chocano, représente cette lueur au bout du tunnel qui signifie qu’il est plus que jamais conscient de son propre pouvoir et des blessures qui ont existé tout au long de son parcours et qui se cicatrisent peu à peu avec chacune de ses créations.
Jacqueline Rodríguez de Guzmán
Née à Trujillo, La Libertad. Elle passe ses premières années sous la tutelle de ses grands-parents. Dès son enfance, elle montre un talent pour le dessin et la peinture. Elle a également été influencée par la passion de son grand-père pour les fleurs, qu’il cultivait lui-même dans son jardin. Elle a étudié le graphisme à la Pontificia Universidad Católica de Lima. Sa passion pour les plantes l’a amené à orienter ses efforts et son activité artistique vers la représentation botanique. Son travail d’observation, son souci des ressources naturelles du pays et sa curiosité artistique ont fait de l’œuvre de Rodriguez de Guzmán une véritable archive de la flore péruvienne. Il a travaillé en étroite collaboration avec des organisations internationales, notamment dans le cadre d’un projet de recherche sur les plantes médicinales du pays avec l’université de Chicago. Il mène actuellement une recherche sur les fleurs sauvages menacées au Pérou, par région, dans laquelle il combine non seulement l’aspect scientifique, mais aussi son talent pour l’aquarelle.
Valeria Gatti (Lima, 1982). Elle a découvert ses affinités artistiques dès son plus jeune âge. Elle a grandi entourée de peinture, de musique et de théâtre grâce à ses parents. Elle a étudié l’histoire de l’art et la gestion culturelle, ce qui lui a permis de se consacrer à l’enseignement et de participer à des initiatives artistiques. Elle a enseigné dans des institutions au Pérou, au Royaume-Uni et en Espagne. Son travail artistique est cependant récent. Gatti explore les thèmes de l’identité, de la mémoire et des radiations culturelles d’un point de vue très personnel. Son travail est une fusion de techniques textiles, d’éléments de l’histoire et de la géographie locales et de son expérience en Europe. La diversité des matériaux utilisés dans l’œuvre de Gatti élargit son spectre de composition et consolide un langage très personnel.
Claudia Talavera (Lima, 1980). Il a étudié les arts plastiques à la Pontifica Universidad Católica del Peru. L’œuvre de Talavera est une recherche de son monde intérieur à travers la mémoire individuelle et collective. Son travail s’éloigne des normes esthétiques formelles pour les remplacer par un dialogue fluide entre son exploration chromatique et iconographique et la tradition artistique héritée de nos ancêtres. Le résultat de cette exploration est une production picturale qui imite une réalité utopique oscillant entre le présent et le passé. L’identité de son travail est basée sur les fragments, la distorsion d’échelle, la rupture de forme et la puissance de la couleur pour créer une œuvre qui parle de notre temps sans oublier le passé et la mémoire.