…ses propos, ses envies, met en forme ses désirs.
Il observe aussi et donne au réel objectif les raffinements de sa réflexion sublimée.
Il appartient à ce type de créateur dont l’approche humaniste observe, décrit, intériorise des propos intimes, personnels, des réactions face à la vie qui passe. A sa vie, une vie qui s’ouvre sur les chemins infinis et possibles face à un univers qui est le sien et dont il sait déjà absorber des tranches de vie. Des épisodes de vie comme La naissance inattendue (2025), La salle de nos rêves (2025), L’avènement de l’ultra monde (2025),… renvoient à l’approche de Francis Bacon ou de Sébastien Pignon dont les œuvres savent synthétiser des moments forts ou faibles mais devenus des jalons indicibles de vie.
La rédaction
(Tous les extraits de poèmes sont issus de mon recueil L’Extase et le Vide, 2024)
Extrait issu du poème L’horizon vert et bleu, en rapport avec cette œuvre :
« L’iris brûlé par l’Astre Bleu, je devine alors
Les formes du paysage qui me font face. S’unissant en une douce vision chromatique,
Mon visage résilient admire, l’horizon vert et bleu.
Je comprends que mon âme refusait d’accepter, L’unique solution qu’est le sacrifice du passé. Saisissant la lame de cristal habillant ma taille, Je déleste ma créature d’acier, et je foule
Enfin le sol pour la première fois. »

Extrait issu du poème L’Homme de cristal, en rapport avec cette œuvre :
« L’Homme de cristal n’est que mon reflet,
Le fantasme profond du moi enfin en paix.
Et lorsque je savoure le bleu intense du ciel,
Vous et moi, pouvons revêtir le drapé victorieux. »
Extrait issu du poème La visite du Royaume, en rapport avec cette œuvre :
« La mer et le Soleil conversaient de nouveau, Je vis l’Homme de Cristal et le Bison Blanc, Et je vis la Lune, se revêtir d’un Bleu intense ; Ils admiraient avec grâce mes viscères floraux.
Éventré, et les yeux humides par l’espoir,
Je me demandais au plus profond de moi, Comment ces oiseaux vils, avaient-ils pu croire, À la victoire du Royaume, et à la mort de Dieu. »
Extrait issu du poème Le printemps de feu, en rapport avec cette œuvre :
« Ton corps et ton âme s’unifiaient à ma chair, Et Paris ne nous semblait plus qu’un rêve. Nos paroles jouaient leurs fantasmes si fiers, Tu scrutais mon reflet dans les vitres embuées.
Ton visage de bronze me paraissait si ingrat Lorsque ton souffle entonnait le rythme brisé.
Au balcon de rouille, sous l’Astre de Diamant, Nous couchions face au ciel du printemps de feu. »
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“Des jalons indicibles de vie” … Mon travail est l’enfant enveloppé d’un délicat voile de cristal, l’enfant issu des nuits d’amour sous la lumière de la Lune Bleue, vécues soir après soir par le corps sublime de mes souvenirs et le visage d’or juvénile de mes songes.
C’est dans le rythme charnel des vagues, lorsque s’élève la mélodie des cliquetis d’argent de l’écume blanchâtre, que la réflexion s’amorce. L’écho de cette mélodie, je le traque pour l’arracher à l’Univers, le conserver précieusement et jalousement au creux de mes viscères.
Au quotidien, j’archive les lieux, les personnes et le temps. Au commencement, ce fut un processus inconscient, porté à ma connaissance par l’activité de l’écriture. Progressivement, des scènes se sont formées, des décors et des personnages ont émergé. Un lexique graphique a pris forme, composé d’une matière nouvelle, synthétisant les archives accumulées au cours de ma très longue existence de vingt-quatre ans.
De ce fait, il m’est nécessaire de parcourir l’existence humaine afin de cueillir les fragments du monde. « Toujours tout voir » est mon adage : je vis et j’expérimente, tout en refusant d’utiliser ce processus comme une excuse pour jouir démesurément de l’extase et du vide.
Dans ce rôle de nomade, je produis pour tenter de synthétiser, de contenir la force vitale vécue. Chaque œuvre devient ainsi le premier et le dernier souffle d’une archive : la naissance et la disparition d’un jalon indicible de vie.
J’arrache le ciel de l’arbre et j’en bois la vie qui s’en échappe pour un temps indéterminé. Enfin, si vous me cherchez, je serai au creux de l’Univers, éternellement, je serai face à la mer.
Tristan Fasel