L’exposition Archipel, musée de la carte à jouer et médiathèque d’Issy-les-Moulineaux, du 22 novembre 2023 au 11 février 2024.
Fils d’un père statisticien chercheur en médecine, Jordi Anguera, d’une mère sculptrice, Pierrette Gargallo et petit-fils du sculpteur aragonais Pablo Gargallo, Jean Anguera (1953, Paris) affirme très tôt son goût pour le modelage.
Dès 1967, sa mère l’inscrit aux séances de modèle vivant à l’Académie de la Grande Chaumière. De 1971 à 1978, il suit une formation d’architecte, obtient son diplôme, mais fréquente parallèlement l’atelier du sculpteur César à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Architecte Il n’exercera pas ce métier, choisissant, dès 1979, de se consacrer exclusivement à la sculpture. L’architecture conserve toutefois une forte influence sur ses recherches sculpturales et en particulier avec l’idée même de représentation qu’il avait développée pour son diplôme d’architecte exposant les relations privilégiées entre conception et moyen d’expression.
En 1977, il expose pour la première fois ses sculptures avec celles de Laure de Ribier au musée Ernest-Rupin de Brive.
Il est marqué particulièrement par l’enseignement de Jacques Bosson, architecte et scénographe, et les cours de Jacques Lecoq et Gérard Koch. Lauréat en 2012 du Prix Simone et Cino del DUCA de Sculpture pour l’ensemble de son œuvre. Il est élu le 27 février 2013 membre de l’Académie des Beaux-Arts au fauteuil du sculpteur François Stahly et reçu sous la Coupole le 10 décembre 2014 par son confrère sculpteur Antoine Poncet.
Jean Anguera se définit modeleur. Ses œuvres sont d’abord réalisées dans l’argile avant d’être reproduites en résine polyester, c’est-à-dire fixées dans ce qu’il conçoit comme une photographie en trois dimensions d’une sensibilité égale au rendu de l’argile. L’argile c’est la spontanéité et l’essentiel se passe pendant son travail mais une fois la sculpture terminée le matériau — la résine polyester — est accessoire, seul compte pour l’artiste le propos, même si ce dernier dépend fortement du matériau qui le soutient.
Pour Jean Anguera, la représentation du corps doit traduire les liens d’une réalité affective et physique avec l’espace habité. L’homme est une réalité globale dont l’intériorité et l’extériorité se confrontent et se nouent à la surface de la sculpture. Son travail rejoint ainsi la notion des Géographies sentimentales de Pierre Sansot.
▪ France et Chine avec les dessins et œuvres sur papier de Jean Anguera
Ce sculpteur (1953, Paris) dont les mérites lui ont valu en 2013 de rejoindre l’Académie des Beaux-arts, est aussi un dessinateur et un peintre dont l’œuvre multiforme dit et rappelle le plaisir du modelage, du creusement progressif, incisif ou massif des volumes et surfaces. Cette approche donne naissance à des êtres tutélaires issus de la roche ou de ces conglomérats mystérieux. A contrario, un système de signes apparaît, sans cesse repris, répétés et remis en cause par le poids d’un univers piqueté de mystère. Alors naît et se développent ses séries selon un rituel qui se précise au fil d’une promenade parmi les œuvres. Ses expériences se poursuivent au rythme des plis successifs de ses livres d’artistes réalisés sur des carnets-accordéons traduisant au mieux ses périples et envies.
Une de ses dernières œuvres de collaboration : Frédéric Harranger, Jean Anguera, Joël bastard, création en 21 images. [Issy-les-Moulineaux] [Frédéric Harranger, 2024] [Janvier]