De Juan Manuel et José Félix Cardenas-Castro : deux artistes péruviens au sein de la diaspora latino-américaine à Paris (3)

                                     


(ill. 1 et 2) à gauche, José Félix Cardenas-Castro (s.d.), photographie, 5 x 3 cm. Coll. privée. À droite, Juan Manuel Cardenas-Castro (s.d.), photographie, détail de l’ill. 3.


par Alain Cardenas-Castro

L’Amérique latine : une identité anti-impérialiste

Depuis les années 60 du XIXe siècle, les Américains vivant au Sud du Rio Grande sont apparentés à une entité définie sous le vocable d’  « Amérique latine ». À l’origine, cette appellation a été utilisée par des intellectuels français et sud-américains vivant à Paris au moment de la désastreuse guerre coloniale que Napoléon III fomenta au Mexique à partir de 1862. Cette nouvelle définition de « territoire sud-américain » se revendique comme spécifiquement latine. Cela a été aussi une façon de distinguer ce territoire des États-Unis et de sa politique expansionniste.

Dès lors, cette revendication « anti-impérialiste », partagée par les milieux intellectuels français, s’est vue relayée par les politiques culturelles françaises qui ont favorisé les échanges universitaires entre la France et l’Amérique latine.

C’est dans ce contexte que le Paris des années 1920 voit arriver de nombreux latino-américains qui se mêlent au foisonnement des autres étrangers, artistes-peintres ou sculpteurs, écrivains, exilés, etc. attirés par la capitale des arts et du monde libre. Ils ont en commun la langue espagnole, l’histoire d’un continent et l’indépendance de leurs nations à préserver de la domination américaine.

Ce n’est pas par grandes vagues migratoires mais progressivement, petit à petit que ces latino-américains arrivent en France. Ils sont issus de la bourgeoisie ou des classes moyennes. Les uns venus pour suivre des études à Paris, d’autres attirés par le climat politique particulier de l’après-guerre et de l’ « anti-impérialisme » ambiant, d’autres encore, poussés par l’exil forcé. (voir Michael Goebel en bibliographie)

Deux artistes latino-américains à Paris : les frères Juan Manuel et José Félix Cardenas-Castro

Au cours de l’année 1920 Juan Manuel Cardenas-Castro et son frère cadet, José Félix Cardenas-Castro quittent le Pérou. Ces deux jeunes artistes-peintres font partie des latino-américains de la classe moyenne qui sont venus à Paris, attirés par le climat politique et l’effervescence artistique uniques au monde en ce début d’après-guerre.

À ce moment là, les cafés parisiens comme la Rotonde, le Dôme ou la Coupole – déjà fréquentés par Picasso, Max Jacob, Derain ou Apollinaire – sont des lieux propices aux rencontres et aux débats d’idées ainsi qu‘aux regroupements et aux échanges intellectuels pour tous ces jeunes étudiants et artistes latino-américains immigrés participant à l’effervescence du Montparnasse de ces années 1920.

C’est l’occasion pour les deux frères Cardenas-Castro de rencontrer d’autres compatriotes provenant aussi de différents pays sud-américains. Ils échangent leurs idées, se communiquent leurs projets littéraires, artistiques. Ils ont parfois des approches politiques différentes mais éprouvent un vital besoin de se regrouper.

     


(ill. 3 et 4) photographie de la famille Cárdenas (s.d.), 12,5 x 17,5 cm. Nomenclature au verso pour décrire de gauche à droite neuf des membres de la famille Cárdenas au recto. Coll. privée.


L’association générale des étudiants latino-américains (AGELA)

 C’est dans ce cadre alors jugé « frénétique et bouillonnant », qu’en 1925, un groupe de ces latino-américains résidant à Paris se rassemble autour d’une association. Ils ont entre dix-neuf et quarante ans. L’un d’entre eux, Armando Maribona – un étudiant en médecine cubain, journaliste et caricaturiste –, trouvant que les étudiants latino-américains sont médiocrement accompagnés par l’association générale des étudiants de France, prend l’initiative de fonder l’AGELA. (ill. 1 et 2)

    


(ill. 5 et 6) à gauche photographie de la réunion de l’AGELA, le 15 septembre 1926. À partir de la photographie (Source Arturo Taracena Arriola ) j’ai complété et précisé par un diagramme les personnages d’ores et déjà identifiés : 1 – Carlos Pellicer, 3 – José Arzú, 4 – Aurelio Fortoul, 5 – Carlos Quijano, 6 – Armando Maribona, 18 – Toño Salazar, 29 – Sandy Parker, 28 – Miguel Angel Asturias, 27 – Jorge Luis Arriola, 13 – José Félix Cardenas-Castro.


Assister les étudiants latino-américains de France, créer une bibliothèque et leur fournir des soins médicaux gratuits sont les principaux objectifs des fondateurs de l’AGELA au début de sa fondation.

Cette modeste mais énergique entreprise estudiantine est devenue au cours du temps une importante corporation anti-impérialiste comme cela se retrouve dans les documents de l’époque. Les membres de l’AGELA se sont fédérés autour de l’affirmation d’une identité latino-américaine faisant front en s’opposant à l’intervention nord-américaine qui perdure en ce début de XXe siècle en Amérique du Sud.

Parmi les fondateurs de cette association régie par la loi de 1901 on comptait le Costaricain Guillermo Padilla Castro (1899-), étudiant en droit ; Mario Luján, étudiant en médecine ; l’Argentin Rolando Martel, peintre ; le guatémaltèque Miguel Angel Asturias, avocat et journaliste ; le péruvien José Félix Cárdenas Castro, peintre ; le cubain Antonio Gattorno, peintre ; le nicaraguayen Diego Manuel Sequeira, étudiant en droit ; le vénézuélien Aurelio Fortoul, architecte. (voir en bibliographie Arriola, Arturo Taracena)

Tout au long de ces années 1920, ces jeunes latino-américains contribueront à travers cette association à définir une nouvelle Amérique du Sud contemporaine. Au-delà, devenus pour certains, politiciens, diplomates, médecins, artistes, ils continueront à forger l’identité de l’Amérique latine.

Les frères Juan Manuel et José Félix Cardenas-Castro : d’Urubamba à Paris

Un très faible volume documentaire à, jusqu’à ce jour, été exploité sur Juan Manuel Cardenas-Castro et José Félix Cardenas-Castro. Ces manques concernent les périodes de la jeunesse au Pérou et des premières périodes de l’arrivée en France. Les documents trouvés dans l’atelier du peintre Juan Manuel Cardenas-Castro sont majoritairement des lettres. Il y a très peu de documentation photographique.

L’ensemble des documents se compose de lettres manuscrites, quelquefois de pièces dactylographiées. Elles forment un ensemble constitué, d’une part de la correspondance familiale entre Juan Manuel Cardenas-Castro et sa famille restée au Pérou et celle entretenue avec son frère José Félix après son retour au Pérou, et, d’autre part, celle qui relate des échanges avec les latino-américains et les milieux intellectuels et diplomatiques. Ce corpus doit faire l’objet d’un article spécifique.

Les rares documents photographiques de cette époque sont ceux concernant la famille Cardenas-Castro : les uns amenés avec eux du Pérou (ill. 3 et 4 ; 7 et 8), et les autres envoyés du Pérou par la famille (ill. 9 et 10). A l’heure actuelle j’ai pu identifier 5 des personnages qui posent pour la photo de la maison familiale des Cárdenas (ill. 9 et 10) et 3 des personnages qui posent sur la photo de groupe (ill. 7 et 8) composée de plusieurs familles dont la famille Cárdenas.

Les frères Juan Manuel et José Félix Cardenas-Castro nés à Urubamba – petite ville et fleuve du même nom – situé dans la vallée de l’Urubamba, sont issus d’une famille de petits propriétaires terriens. Ils ont effectué leurs études à Cuzco. Quelques rares documents photographiques illustrent les vertes années de ces deux jeunes urubambinos. Certaines des photographies sont annotées, ce qui permet d’identifier les différents membres de la famille Cardenas.

À partir de ces différents documents on constate des variantes graphiques, d’où la nécessité d’apporter certaines précisions au sujet de l’orthographe du nom de famille des deux frères. Si l’on se réfère à l’état civil français, l’enregistrement du nom de famille Cárdenas Castro a été orthographié Cardenas-Castro. L’accent tonique, sur le a de Cárdenas, a été supprimé et le trait d’union entre les deux noms du père et de la mère a été ajouté. En effet, suivant la tradition hispanophone, l’enfant hérite du premier nom de son père et du premier nom de sa mère. Le premier nom du père est mis avant le premier nom de la mère[1].

  


(ill. 7 et 8) tirage photographique sépia contrecollé sur carton (s. d.), 11,5 x 18,5 cm. Photo Maximiliano T. Vargas. Coll. privée. À droite, diagramme de l’ill. 7, Juan Manuel Cardenas-Castro (n° 14) est au premier rang sur les genoux dune femme non identifiée. Son père Manuel Cárdenas n° 21 est au-dessus au deuxième rang. Sa mère Maria Castro n° 20 est à la droite de Manuel Cárdenas.


Cette précision sur l’orthographe des noms de famille permet une mise au point valable pour les deux précédentes livraisons. C’est pourquoi jusqu’à présent le nom de Juan Manuel Cardenas-Castro a été orthographié de cette manière. Cette normalisation sera constante au fil des articles à venir.

  


ill. 9 et 10) La maison des Cárdenas (s. d.), photographie, 9 x 14,5 cm, Urubamba, Pérou. (Coll. privée). 1 – Fortunata Cárdenas Florez ; 2 – un ami de la famille ; 3 – Mercedes Cárdenas Flores de Salazar, 4 – Manuel Cárdenas, le père de Juan Manuel Cardenas-Castro, 5 – Lucrecia Cárdenas Florez de Valle.


Après avoir apporté ces précisions, je continuerai à détailler les liens unissant les différents membres de la famille Cárdenas afin de comprendre et de situer l’origine familiale et les statuts individuels de Juan Manuel Cardenas-Castro et de José Félix Cardenas-Castro.

En examinant le verso de la photographie (ill. 3) comportant neuf des membres de la famille Cárdenas (ill. 4) on constate clairement ce système d’attribution des noms de famille que Juan Manuel Cardenas-Castro a ajoutés explicitement sous la forme d’un diagramme. D’autre part, Juan Manuel Cardenas-Castro avait l’habitude d’apporter des annotations sur les documents photographiques qu’ils soient familials ou documentaires. Certaines revues ou photos ont été ainsi retrouvées dans l’atelier de Juan Manuel Cardenas-Castro avec des ajouts, des raturages, des symboles au recto et/ou au verso (ill. 3 et 4).

Certaines photographies réalisées en milieu urbain laissent transparaître des fragments d’architecture. Ces détails architecturaux peuvent apporter certaines précisions quant à la taille et au style architectural de la propriété familiale des Cardenas. Ces indications recoupent une conversation que j’ai eue avec Juan Manuel Cardenas-Castro quelque temps avant sa disparition. Il décrivait cette maison comprenant un grand patio sans trop évoquer son architecture intérieure mais surtout son animation. Ce qui lui paraissait d’autant plus important comme pour tout immigré éloigné de son pays d’origine. Il évoquait une maison remplie de frères et de sœurs, de cousines et de cousins et un nombreux personnel de maison allant et venant. Cette description allait du vieil homme aveugle appelé Nicanor[2] qui continuait à résider dans les lieux après avoir travaillé de nombreuses années au service de la maisonnée, jusqu’à la jeune fille toujours affairée, employée à faire les courses et au service de l’intendance des habitants de cette maison typique et représentative de celle des petits propriétaires terriens de la région du Cuzco.

En raison des difficultés d’expression de Juan Manuel Cardenas-Castro je n’ai pas toujours compris. Il avait gardé un accent espagnol trop prononcé. Mais la façon dont il relatait les événements, avec de grands gestes des mains, des mimiques accentuées et des sonorités ou vocalisations particulières, tout cela contribuait finalement à la compréhension, tout du moins à une joyeuse et agréable sensation de compréhension de ses dires.

[1] Voir le Principes d’enregistrement des noms de personnes, Documentation et surveillance des droits de l’homme ; vol. 5, HURIDOCS Versoix (Suisse) 2002, 25 p. URL : https://huridocs.org/wp-content/uploads/2010/08/howtorecordnames-fre.pdf

[2] Nicanor a été le personnage central d’une histoire que Juan Manuel Cardenas-Castro racontait régulièrement à ses enfants. Ce personnage et l’histoire qui l’accompagne [sont des éléments forts de l’imaginaire de l’enfant. Elles sont devenues des éléments de sa création] ACC : à propos des rapports entre la narration et l’histoire : Temps de rêve.

Annexe

Tableau : éléments internationaux et biographiques des artistes de la famille Cardenas-Castro (du XIXe s. à 2015)

Éléments bibliographiques

Bibliographie

  • Goebel Michael. Paris, capitale du tiers monde : comment est née la révolution anticoloniale, 1919-1939, Paris : la Découverte, DL 2017, 447 p. : ill.
  • Klüver, Billy ; Martin, Julie. Kiki et Montparnasse : 1900-1930, Paris : Flammarion, 1998, 263 p. : ill., couv. ill.
  • Taracena Arriola Arturo. Descubrir América en Europa: la asociación general de estudiantes latinoamericanos de París (1925-1933). In Thomas Calvo, Alain Musset (dir.), Des Indes occidentales à l’Amérique Latine. Volume 2. Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, 2006
  • Préfecture de Police de Paris. Bureau des associations. Loi du 1er Juillet 1901. Dossier: Association générale des étudiants latino-américains. No. PM 95448. Journal officiel de la République française, lois et décrets. LVIII année, n° 6, Paris, 8/1/1926. p. 383.
  • Valcárcel Luís E., Memorias, Lima, Instituto de Estudios Peruanos, IEP, 1981.
  • Maribona Armando, El arte y el amor en Montparnasse. Ediciones Andrés Botas, México, 1950, 403 p.
  • Delpuech André. Les années folles de l’ethnographie, Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2017, 1007 p.
  • Le Musée de l’homme : histoire d’un musée laboratoire, Paris : Muséum national d’histoire naturelle-Musée de l’homme : Artlys, DL 2015, 287 p. : ill. en coul.

Sites

  • Principes d’enregistrement des noms de personnes, Documentation et surveillance des droits de l’homme ; vol. 5, HURIDOCS Versoix (Suisse) 2002, 25 p. URL : https://huridocs.org/wp-content/uploads/2010/08/howtorecordnames-fre.pdf
  • dossier thématique sur la Campagne du Mexique (1861-1867). Guerre du Mexique (1) (1862-1867) : les raisons, Gouttman Alain, 2011, URL : https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/guerre-du-mexique-1-1862-1867-les-raisons/
  • Patricia Salinas Desmond, « Pérou : le rêve de l’Etat-nation des intellectuels de la génération de 1900 », Amérique Latine Histoire et Mémoire. Les Cahiers ALHIM [En ligne], 16 | 2008, mis en ligne le 04 septembre 2009, consulté le 30 janvier 2018. URL : http://journals.openedition.org/alhim/2934
  • Cardenas-Castro Alain (2017), L’espace de l’atelier et au-delà : à propos d’une esquisse représentant Juan Manuel Cardenas-Castro (1), in blog : Sciences & art contemporain IN – MH – OUT – OFF novembre 2017. URL : https://alaincardenas.com/blog/oeuvre/lespace-de-latelier-et-au-dela/

artículo traducido por Teshy Castro Gutiérrez

De Juan manuel y José Félix Cardenas-Castro: dos artistas peruanos en medio de la dispersion latinoamericana a París (3)

por Alain Cardenas-Castro

                                     


(Figuras 1 y 2) a la izquierda, José Félix Cardenas-Castro (s. f.), fotografía, 5 x 3 cm (Colección privada). A la derecha, Juan Manuel Cardenas-Castro (s. f.), fotografía detalle de la figura 3.


La América Latina: una identidad antiimperialista

Después de los años 60 del siglo 19 los americanos viviendo al sur de Río Grande sí están relacionados con una entidad definida por el término de América Latina. Originalmente esa denominación estuvo utilizada por los intelectuales franceses y sur-americanos viviendo en París el momento de la desastrosa guerra colonial qué Napoleón 3 fomenta en México a partir de 1800… Esta nueva definición como territorio sur americano se reivindica como específicamente latino.

Está también ha sido una forma de distinguir este territorio de Estados Unidos y de su política expansionista.

Por lo tanto este reclamo antiimperialista anti imperialista compartido compartido por los mejores intelectuales franceses fue retransmitido por los políticos culturales franceses que favorecieron los intercambios universitarios entre Francia y América Latina.

Es en este contexto que la Francia de 1920,  ve llegar muchos latinoamericanos que se mesclan con la profusion de otros extranjeros artistas-pintores o escultores, escribanos, exiliados etc… Atraídos por la capital de artes y un mundo libre. Ellos tienen en común la lengua española, la historia de un continente y la independencia de sus naciones a conservar de la dominación americana.

No es por grandes olas migratorias si no progresivamente poco a poco que los latinoamericanos llegan a Francia. Ellos son de la burguesía o de clases medias. Algunos vienen por seguir estudios a París otros atraídos por el clima político particular de la post guerra y del ambiente antiimperialista y otros aún por el exilio forzado. (ver Michael Goebel en bibliografía)

Dos artistas latinoamericanos a París: los hermanos Juan Manuel y José Félix Cardenas-Castro

Durante el año 1920 Juan Manuel Cardenas Castro y su hermano menor Félix Cardenas Castro salen del Perú. Estos dos jóvenes artistas pintores son parte de la clase latinoamericana mediana que vienen a París atraídos por el clima político y la efervescencia artística únicas en el mundo en este comienzo de la post guerra.

En este momento los cafés parisinos como La Rotonde, Le Dôme o La Coupole ya frecuentados por Picasso, Max Jacob, Derain où Apollinaire son lugares apropiados para reuniones y debates de ideas, y así como a realizar agrupaciones Ia intercambios intelectuales por todos esos jóvenes estudiantes y artistas latinoamericanos inmigrantes participan efervescencia de Montparnasse en sus años 1920.

Es la ocasión para los dos hermanos Cardenas Castro de encontrar otros compatriotas provenientes de otros países de América del Sur. Ellos se intercambian ideas se comunican los proyectos literarios, artísticos,  a veces tienen enfoques políticos diferentes, pero una gran necesidad vital de reagruparse.

     


(Figuras 3 y 4) Fotografía de la familia Cárdenas (s.f.), 12,5 x 17,5 cm. Nomenclatura a la espalda para de escribir de izquierda a derecha los 9 miembros de la familia Cárdenas en frente. (Colección privada)


Asociación general de estudiantes latinoamericanos (AGELA)

Es en ese cuadro aún juzgado « frenético y burbujeante » que en 1925 un grupo de esos latinoamericanos viviendo en París se reúne en una asociación. Ellos tienen entre 19 y 40 años, uno de entre ellos Armando Maribona un estudiante  en medicina cubana, periodista y caricaturista, encuentra que los estudiantes latinoamericanos están mediocremente aconsejados por la asociación general de estudiantes de Francia, toma la iniciativa y funda la AGELA. (Figuras 5 y 6)

    


(Figuras 5 y 6) A la izquierda fotografía de la reunión del AGELA el 15 de Setiembre de 1926, a partir de la fotografía de Arriola Arturo Taracena yo  Complete y precisé  los personajes ya identificados: 1 – Carlos Pellicer, 3 – José Arzú, 4 – Aurelio Fortoul, 5 – Carlos Quijano, 6 – Armando Maribona, 18 – Toño Salazar, 29 – Sandy Parker, 28 – Miguel Angel Asturias, 27 – Jorge Luis Arriola, 13 – José Félix Cardenas-Castro. Elementos : ver en bibliografía Arriola, Arturo Taracena


Asistir los estudiantes latinoamericanos de Francia, crear una biblioteca, y proporcionar asistencia médica gratuita, son los principales objetivos de los fundadores de L’AGELA al inicio de su fundación.

Esta modesta pero energética empresa estudiantil se convirtió con el tiempo en una importante corporación anti imperialista como se refleja en los documentos de esa época. Los miembros de el AGELA se federaron al rededor de la afirmación de una identidad latinoamericana haciendo frente y oponiéndose a la intervención Norteamericana que continuará a principios de siglo 20 en América del Sur.

Entre los fundadores de esta asociación gobernada por la ley de 1901, contábamos con el Costarricense Guillermo Padilla Castro, estudiante de Derecho, Mario Lujan  estudiante de Medicina, el Argentino Rolando Martel Pintor, el  Guatemalteco Miguel Ángel Asturias Abogado y Periodista, el Peruano José Félix Cardenas Castro Pintor, el Cubano Antonio Gattorno Pintor, el Nicaragüense Diego Manuel Sequeira, estudiante de Derecho, el Venezolano  Aurelio Fourtoul, Arquitecto ( ver en la bibliografía Arriola, Arturo Taracena)

A lo largo del año 1920, estos jóvenes latinoamericanos ayudaron por medio de esta asociación a definir una nueva América del Sur contemporánea. Mas allá de eso  para algunos políticos, médicos, artistas, seguirán forjando la identidad de la América Latina.

Los hermanos Juan Manuel y José Félix Cardenas-Castro: de Urubamba a París.

Un volumen documental muy bajo asido explotado hasta hoy sobre Juan Manuel Cardenas-Castro y José Félix Cardenas-Castro. Estas ausencias se refieren a los periodos de juventud en Perú, y los primeros momentos de su llegada a Francia. Los documentos encontrados en el estudio del pintor Juan Manuel Cardenas-Castro son en su mayoría cartas. Hay muy poca documentación fotográfica.

Ellas forman un conjunto construido de una parte de la correspondencia familiar entre Juan Manuel Cardenas-Castro y su familia que queda en Perú y que mantuvo con su hermano José Félix después de su retorno a Perú, y de otra parte la que cuenta los intercambios con los latinoamericanos y los medios intelectuales y diplomáticos. Este corpus debe ser objeto de un artículo específico.

Los pocos documentos fotográficos de este periodo son los relativos a la familia Cardenas-Castro : algunos trajeron con ellos de Perú (figuras 3 y 4, 7 y 8) y los otros enviados de Perú para la familia (figuras 9 y 10). Por el momento fui capaz de identificar a cinco de los personajes que posan para la foto de la casa de la familia Cárdenas (figuras 9 et 10), y tres de los personajes que posan en la foto de grupo (figuras 7 y 8) compuesto por varias familias incluyendo la familia Cárdenas.

Los hermanos Juan Manuel y José Félix Cardenas-Castro nacidos en Urubamba provienen de una familia de pequeños terratenientes. Ellos efectuaron sus estudios en Cuzco. Algunos raros documentos fotográficos ilustran los años verdes de esos dos jóvenes urubambinos. Algunas de las fotografías son anotadas lo que hace posible identificar a los diferentes miembros de la familia Cárdenas.

De estos diferentes documentos existen variaciones gráficas, de ahy la necesidad de clarificar la ortografía de los apellidos de los dos hermanos.

Si se hace referencia al estado civil francés, el registro del apellido Cárdenas Castro fue deletreado Cardenas-Castro. El acento tónico en el a de Cárdenas, fue quitado y el guión entre los dos nombres del padre y de la madre fue agregado.

De hecho según la tradición española el niño hereda el primer nombre de su padre y del primer nombre de su madre. El primer nombre del padre es puesto antes del primer nombre de la madre[1].

  


(Figuras 7 y 8) laminado sepia impresión fotográfica en cartón (s. f.), 11,5 x 18,5 cm. fotografía Maximiliano T. Vargas. Colección privada. A la derecha diagrama de la figura 7, Juan Manuel Cardenas-Castro (n° 14) se encuentra en primera línea sobre las rodillas de una mujer no identificada. Su padre Manuel Cárdenas N°21 está por encima de la segunda fila. Su Madre Maria Castro N°20 esta à la derecha de Manuel Cárdenas.


Esta precisión sobre la ortografía de los apellidos de la familia, permite un enfoque válido para las dos entregas anteriores. Es por eso que hasta ahora el nombre de Juan Manuel Cardenas-Castro ha sido deletreado de esta manera. Está estandarizacion será consistente en los próximos artículos.

  


(Figuras 9 y 10) La casa de los Cárdenas. (s.f.) fotografía, 9x 45 cm en Urubamba, Perú.(Colección privada) 1 – Lucrecia Florez Valle, 3 – Mercedes Salazar, 4 – Manuel Cárdenas el papá de de Juan Manuel Cardenas-Castro, 5 – Maria Castro la mamá de Juan Manuel Cardenas-Castro, 8 – Visitacion Florez de Matto.


Habiendo hecho estas aclaraciones, seguiré detallando los vínculos entre los distintos miembros de la familia Cárdenas para comprender y situar el origen familiar y los estatutos individuales de Juan Manuel Cardenas-Castro y José Félix Cardenas-Castro.

Al examinar la parte posterior de la fotografía (figura 3) que contiene nueve de los miembros de la familia Cárdenas (figura 4) es evidente que el sistema de nombrar los apellidos que Juan Manuel Cardenas-Castro agregó explícitamente en forma de un diagrama. Por otro lado, Juan Manuel Cardenas-Castro solía hacer anotaciones en documentos fotográficos ya fueran familiares o documentales. Algunas revistas o fotos se han encontrado en el Atelier de Juan Manuel Cardenas-Castro con adiciones, raturages, símbolos en el frente y/o en la espalda (figuras 3  y 4).

Algunas fotografías  realizadas en zonas urbanas revelan fragmentos de arquitectura.

Estos detalles arquitectónicos pueden aportar alguna aclaración en cuanto al tamaño y estilo arquitectónico de la propiedad de la familia Cárdenas. Estas indicaciones solapan una conversación que tuve con Juan Manuel Cardenas-Castro algún tiempo antes de su desaparición. El descubrió esta casa incluyendo un patio grande sin demaciado mencionar su arquitectura interior pero especialmente su animación.  Lo que parecía mas importante para cualquier inmigrante lejos de su país de origen. El evocaba una casa llena de de hermanos y hermanas, primos y un montón de personal de la casa, yendo y viniendo. Esta descripción fue del viejo ciego llamado Nicanor[2] que continuo viviendo en el lugar después de trabajar durante muchos anos al servicio de la casa, hasta la muchacha todavía ocupada, empleada para realizar las compras y al servicio de los habitantes de esta casa  típica y representativa de los pequeños terratenientes de la región de Cuzco.

Por las dificultades de expresión de Juan Manuel Cardenas-castro no siempre pude entender. El mantenía un acento español demaciado pronunciado. Pero la forma como relataba los acontecimientos, con grandes gestos de manos con grandes gestos de manos, mímicas  y sonidos muy particulares, todo esto contribuyo en ultima instancia a la comprencion al menos a una sensacion  gozosa y placentera de comprencion en sus relatos.

[1] Veanse los Principios de registro de los nombres de personas, documentación y seguimiento de los derechos humanos ; vol. 5, HURIDOCS Versoix (Suisse) 2002, 25 p. URL : https://huridocs.org/wp-content/uploads/2010/08/howtorecordnames-fre.pdf

[2] Nicanor fue el personaje central de una historia que Juan Manuel Cardenas-Castro contaba regularmente, le dijo a sus hijos. Este personaje y la historia que la acompaña [son elementos fuertes de la imaginación del niño. Se han convertido en elementos de su creación ACC: acerca de la relación entre la narración y la historia: El tiempo de ensueño.

Anexo

Elementos internacionales y biográficos de los artistas de la familia Cardenas-Castro (del siglo XIX al 2015)

 

Elementos bibliográficos

Bibliografía

  • Goebel Michael. Paris, capitale du tiers monde : comment est née la révolution anticoloniale, 1919-1939 [París, capital del tercer mundo: cómo  nació  la revolución anti-colonial, 1919-1939], Paris : la Découverte, DL 2017, (447 p.) : ill.
  • Klüver, Billy ; Martin, Julie. Kiki et Montparnasse : 1900-1930 [Kiki et Montparnasse : 1900-1930], Paris : Flammarion, 1998, 263 p. : ill., couv. ill.
  • Arriola, Arturo Taracena. 2006. Descubrir América en Europa : la asociación general de estudiantes latinoamericanos de París (1925-1933). In Calvo, T., & Musset, A. (Eds.), Des Indes occidentales à l’Amérique Latine. Volume 2. Centro de estudios mexicanos y centroamericanos. doi :10.4000/books.cemca.2126
  • Prefectura de la Policía de París. Oficina de la asociación. Ley de 1 de julio de 1901. Dosier: Asociación General de estudiantes latino americanos. No. PM 95448. Periódico Oficial de la República francesa, leyes y decretos. LVIII año, n° 6, París, 8/1/1926. págs. 383.
  • Valcárcel Luís E., memorias, Lima, Instituto de Estudios Peruanos, IEP, 1981.
  • Armando Maribona, El arte y el amor en Montparnasse. Ediciones Andrés Botas, México, 1950, 403 p.
  • Delpuech, André. Les années folles de l’ethnographie [Los  Años Locos  de la  Etnografía], Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 2017, 1007 p.
  • Le Musée de l’homme : histoire d’un musée laboratoire [El  Museo del Hombre: historia de un Museo  laboratorio], Paris : Muséum national d’histoire naturelle-Musée de l’homme : Artlys, DL 2015, 287 p. : ill. en coul.

Sites

  • Principes d’enregistrement des noms de personnes [Principios de registro de nombres de personas], Documentation et surveillance des droits de l’homme ; vol. 5, HURIDOCS Versoix (Suisse) 2002, 25 p. URL : https://huridocs.org/wp-content/uploads/2010/08/howtorecordnames-fre.pdf
  • dossier thématique sur la Campagne du Mexique (1861-1867). Guerre du Mexique (1) (1862-1867) : les raisons [Dosier temático sobre la campaña mexicana (1861-1867). Guerra mexicana (1) (1862-1867): las razones], Gouttman Alain, 2011, URL : https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/guerre-du-mexique-1-1862-1867-les-raisons/
  • Patricia Salinas Desmond, « Pérou : le rêve de l’Etat-nation des intellectuels de la génération de 1900 » [« Perú: el sueño de la nación-estado de los intelectuales de la generación 1900 »], Amérique Latine Histoire et Mémoire. Les Cahiers ALHIM [En ligne], 16 | 2008, mis en ligne le 04 septembre 2009, consulté le 30 janvier 2018. URL : http://journals.openedition.org/alhim/2934
  • CARDENAS-CASTRO Alain (2017), « En el espacio de un Estudio  y más allá: sobre un boceto que representa a Juan Manuel Cardenas-Castro (1) », in blog: Sciences & art contemporain IN – MH – OUT – OFF noviembre 2017. URL: https://alaincardenas.com/blog/oeuvre/lespace-de-latelier-et-au-dela/
Aimez & partagez :